La troupe bordelaise Mega Unity a pris sa revanche sur la finale de 2021. Elle a remporté ce soir le chèque de 100 000 euros de « La France a un incroyable talent ». Les danseurs n’avaient pas digéré leur 2e place en finale en 2021. Les téléspectateurs leur avaient préféré le Chœur de Saint-Cyr. Mais ce soir, leur prestation a été éblouissante, puissante. Tout de blanc vêtus, ils ont revisité Roméo et Juliette, en mêlant à leur chorégraphie fluide des mouvements saccadés comme en 2021. Mega Unity avait été le golden buzzer de Marianne James et pour cette finale, les danseurs ont répété dur, jour et nuit.
On est resté hypnotisés, happés par tant d’osmose, de créativité, de travail. La troupe était en pleurs à la fin de la chorégraphie, le jury debout. « Il y a tellement d’originalité, c’est un tel engagement. Je suis bluffée par votre somme de travail », a salué Marianne James à la fin de leur passage. Sugar Sammy estime que la troupe « mérite de faire le tour du monde », Éric Antoine a eu « l’impression que les sons de la musique devenaient matière » tellement leur performance était « absolument parfaite ».
La 2e place de la finale revient à Titos Tsaï, une découverte. Ce Taïwanais danse avec des sabres et chacun de ses passages met Marianne James en larmes. Toujours torse nu, en jupe bleue, il met le feu à un long sabre, le fait tourner autour de son cou, en dansant devant un rideau de flammes. C’est magnifique. « Dès le démarrage vous m’avez surpris, fait voyager, c’est un bijou de perfection, vous êtes la poésie incarnée », applaudit Éric Antoine. Sugar Sammy pense que Titos peut assurer un spectacle entier. L’épopée de Phénix qui renait de ses cendres a séduit les téléspectateurs. « Vos numéros nous touchent tant parce que vous avez une soif d’absolu, de pureté », estime Marianne James en essuyant ses larmes. Le Taïwanais aimerait rester en France. Et Éric Antoine en profite pour lancer une pique en direction du gouvernement « Comme quoi l’immigration c’est bien. »
Le magicien Markobi sur le podium
La trosième place a été décernée à Markobi, magicien qui avait été envoyé en finale grâce au platinium buzzer. Il arrive avec sa bouteille d’eau, nonchalant, et déroule un numéro de cartes en virtuose. Retrouve les cartes signées par le jury lors de son premier passage, sort un paquet de chips. Sugar Sammy retourne sa carte signée, Markobi retourne les quatre 7, son numéro de candidat, pour inviter les téléspectateurs à voter pour lui. Antoine, bluffé, lui fait une accolade : « Je t’aime, tu es le magicien le plus fort. » Marianne James répète « Je n’ai jamais vu ça. On a toutes les cartes sous les yeux, il n’y touche pas. C’est juste bluffant. » Sugar Sammy, là encore, voit plus grand. « Quelqu’un de malin peut te donner une émission. » Hélène Ségara se demande « de quelle planète » il vient.
Danaé et Wilder arrivent en 4e position. Elle remplit les machines à café et les distributeurs de confiseries, lui travaille en intérim. Ils ont appris l’acroyoga pendant le confinement dans leur jardin, et ont offert une parenthèse poétique, dans un jardin fleuri. Leur amour transpire dans leurs numéros, ils ne forment qu’un, elle suspendue au bout de ses pieds à lui.
La 5e place a été attribuée à l’imitateur Antoine Donneaux, imprimeur. Il a chanté « Et bam », de Mentissa, en imitant une pléiade d’artistes français. « Il me fait chialer, lâche Marianne James. Je savais pas qu’il était chanteur ». Éric Antoine adore sa façon de passer « du drôle au populaire. Tu es capable de mettre de la poésie, ton âme. Tu es toi, tu es un de mes chouchous de cette saison. » Ce soir, même s’il n’y a eu qu’un vainqueur, tous ont gagné une victoire sur leur vie. Ils avaient, comme le dit Marianne James, « rendez-vous avec eux-mêmes ».
Rayane, vainqueur de 2022est venu jouer un morceau de piano et a remis le chèque au gagnant. Depuis sa victoire, il a joué avec Hélène Ségara et au spectacle d’Éric Antoine, il suit des cours au conservatoire et est entré dans un lycée avec option musique. Rayane a 16 ans, il est heureux, le visage beaucoup plus apaisé que pendant la compétition, et ça aussi, ça fait du bien.