Un déchaînement de violence visiblement organisé. Mi-avril, un regain de tension a touché la Cisjordanie occupée après qu’un jeune berger israélien de 14 ans a été retrouvé mortau lendemain de sa disparition alors qu’il faisait paître ses moutons. Tout de suite, la police israélienne avait conclu qu’il avait été « assassiné dans une attaque terroriste ».
Dans la foulée, des colons armés avaient pris d’assaut plusieurs villagesréclamant vengeance alors que l’auteur du meurtre présumé n’avait pas été identifié. Les attaques ont visé des localités palestiniennes au nord de Ramallah puis se sont étendues à Hébron (sud) et Naplouse (centre). Elles ont fait quatre morts, dont un adolescent de 17 ans, selon le ministre de la Santé palestinien.
Un appel à « faire brûler » des villages entiers
D’après une enquête de la BBC dévoilée ce lundi, ce regain de violence était organisé. Sur WhatsApp, une ancienne porte-parole d’une députée israélienne d’extrême droite a demandé, dès le samedi matin (quelques heures après la disparition du jeune berger) de faire du porte-à-porte dans les villages palestiniens alentours et de procéder à une « punition collective contre la population arabe meurtrière ».
Cette femme, colon extrémiste suspectée d’avoir participé au meurtre d’un Palestinien l’été dernier, avait alors donné une liste de plusieurs points de rendez-vous, détaille la BBC. Peu après, cette même liste était diffusée sur d’autres groupes de colons, avec des appels à « éliminer l’ennemi », « exterminer les bêtes » et « faire brûler Duma en entier ». Le maire de ce village, près de Naplouse, a rapporté que 15 maisons et 10 fermes d’élevage avaient été incendiées.
Comme le rapporte le média britannique, qui s’appuie sur les échanges dans les groupes WhatsApp entre colons ainsi que les témoignages des Palestiniens, la violence visait des citoyens ordinaires, sans lien apparent avec la disparition du jeune Israélien, parfois dans des villages éloignés de plusieurs kilomètres du lieu où il faisait paître ses moutons.