Le drame a eu lieu le 22 août dernier, à l’Îlet-la-Mère, en Guyane. Un groupe de 34 touristes a été attaqué par un essaim d’abeilles africaniséesaussi appelées « abeilles tueuses », une espèce très agressive. Une femme de 65 ans est morte et quatre victimes sont toujours en urgence absolue. Un événement qui remet en lumière l’existence de cette abeille hybride… qui n’aurait jamais dû voir le jour.
Brésil, dans les années 1950. Le pays cherche à accroître sa production de miel, avec l’ambition d’être un leader mondial sur le marché. Il faut alors trouver des abeilles plus productives que celles déjà présentes sur le territoire. Le gouvernement, associé avec le généticien Warwick Estevam Kerr de l’université de São Paulo, fait importer des espèces originaires de Namibie. Le but : créer en laboratoire une nouvelle abeille capable de résister davantage aux climats chauds et humides et qui produit du miel en plus grande quantité.
Et le nouvel insecte hybride correspond parfaitement à leurs attentes… Sauf qu’il a conservé une agressivité caractéristique des abeilles africaines. Le généticien brésilien tente alors de croiser l’espèce à une abeille européenne pour la tempérer, mais rien n’y fait.
L’histoire aurait dû s’arrêter là. Mais un jour, des centaines d’abeilles s’échappent du laboratoire qui les a vu naître. Près de 26 essaims se retrouvent en pleine nature et progressent depuis de 100 à 300 kilomètres par an. Si son venin n’est pas plus dangereux qu’une autre abeille, sa véhémence est particulièrement impressionnante. Elle attaque en groupe, capable de poursuivre une cible sur des centaines de mètres (contre cinquante mètres pour une abeille européenne). Et peut provoquer entre 200 et 1000 piqûres avec un seul essaim.