Un réseau de voleurs à la tire dont les boss se font appeler « commissaires » par leurs subordonnés. Il fallait oser. Cette équipe de malfaiteurs d’origine ivoirienne l’a fait. Dix-sept hommes, âgés de 22 à 50 ans, ont été déférés, jeudi et vendredi devant un juge d’instruction de Paris, qui a commencé à les mettre en examen pour « vol en bande organisée, recel et escroquerie ». Ils sont soupçonnés d’avoir, depuis au moins le mois de mars 2024 dans la capitale, dirigé ou participé à cette « brigade » qui passait à l’action dans le RER et le métro, pour un butin faramineux qui pourrait atteindre 10 000 euros par jour. Les membres de ce groupe criminel ont été interpellés, lundi, un peu partout en banlieue parisienne et un dans l’Aisne, avant d’être placés en garde à vue dans différents commissariats.
C’est le 17 mars 2024 que les enquêteurs de la SDLII (Sous-direction de la lutte contre l’immigration irrégulière) reçoivent un renseignement anonyme sur cette étonnante association de voleurs ivoiriens, organisée à l’image de la hiérarchie et des grades de la police. Ces malfrats sont immédiatement placés sous surveillance. Les forces de l’ordre découvrent que la bande était dirigée par trois hommes qui se faisaient appeler les « commissaires ». Ils étaient secondés par trois « officiers » qui collectaient les objets dérobés et encadraient les petits voleurs appelés tantôt « petits », « vagabonds » ou « éléments ».