Un tribunal français a condamné mercredi l’ancien commandant rebelle libérien Kunti Kamara à 30 ans de prison pour violences contre des civils et complicité de crimes contre l’humanité lors de la première guerre civile du Libéria.
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Kamara, aujourd’hui âgé de 49 ans, avait été condamné à la prison à vie lors d’un premier procès à Paris en 2022.
Le tribunal correctionnel de Paris, après un procès en appel qui a duré trois semaines, a confirmé la culpabilité de Kamara pour “des actes de torture et de barbarie inhumaine” contre des civils entre 1993 et 1994, dont un enseignant dont il aurait mangé le cœur.
Il a de nouveau été reconnu coupable de complicité crimes contre l’humanité pour ne pas avoir empêché les soldats placés sous son commandement de violer à plusieurs reprises deux adolescentes en 1994.
L’accusation avait demandé lundi au tribunal de maintenir sa peine à perpétuité.
Les allégations contre Kamara remontent aux premières années des conflits consécutifs qui allaient finalement tuer 250 000 personnes dans le pays. Afrique de l’Ouest nation entre 1989 et 2003.
Les combats ont été marqués par des massacres, des viols et des mutilations, dans de nombreux cas perpétrés par des enfants soldats enrôlés par les chefs de guerre, les atrocités contre les civils étant courantes.
Kamara était un commandant régional du Mouvement uni de libération du Libéria pour la démocratie (ULIMO), un groupe rebelle qui combattait le Front patriotique national de l’ex-président Charles Taylor.
L’affaire contre Kamara a été initialement portée par la chambre des crimes contre l’humanité du tribunal correctionnel de Paris, après son arrestation en France en 2018.
Elle a été créée en 2012 pour juger les auteurs présumés de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide détenus à Français sol, quel que soit le lieu où les crimes présumés ont été commis.
Il s’agissait du premier cas pris en charge par l’unité qui n’était pas lié au génocide rwandais de 1994.
Sabrina Delattre, avocate de l’ONG Civitas Maxima et de huit parties civiles libériennes, a estimé mercredi que c’était “important pour les victimes et les parties civiles qui pour la deuxième fois soient entendues, et crues”.
Elle a déclaré qu’ils avaient pu “obtenir la justice qu’ils n’avaient pas obtenue dans leur pays”.
Jusqu’à présent, seule une poignée de personnes ont été condamnées. Libéria pour leur part dans ces guerres brutales.
Une motion a été approuvée ce mois-ci pour créer un tribunal pour crimes de guerre, tant attendu, considéré comme la première étape vers le jugement des auteurs de violations des droits humains.
(AFP)