Flanqué de son nouveau capitaine Grégory Alldritt, le sélectionneur s’est présenté tête basse en conférence de presse dans les coursives du stade Vélodrome de Marseille. Conscient de l’ampleur de cette défaite contre l’Irlande (17-38) en ouverture du Tournoi des Six Nationsla plus lourde depuis ses débuts à la tête du XV de France il y a quatre ans, Fabien Galthié a refusé de l’analyser tout en admettant qu’il faudra la digérer, émotionnellement.
Quel est votre premier sentiment ?
FABIEN GALTHIÉ. C’est une défaite avec un scénario très particulier. A 14 contre 15 (le 2e ligne Paul Willemse a été expulsé à la 32e minute pour une charge à la tête d’un adversaire) et avec 5 essais encaissés. C’est un moment à vivre collectivement, un moment dur. Le Tournoi continue. Il reste quatre matchs à jouer. Dans huit jours, on va en Ecosse. On va se préparer.
Comment expliquez-vous le manque d’énergie en première mi-temps ?
C’est difficile d’analyser ce match. On ne débute pas trop mal. On a une possession. Ensuite, c’est vrai que l’on a joué sous pression quasiment toute la rencontre et notamment en première période avec un carton jaune suivi d’un carton rouge. Est-ce un manque d’énergie ? On va essayer de comprendre.
La Coupe du monde est-elle digérée ?
Ce soir il faut lever la tête et déjà digérer cette défaite. Nous nous sommes préparés durant quinze jours avec précision et intensité en imaginant un autre scénario. Mais ce n’est pas celui qui s’est déroulé. On va faire avec.
Il s’agit de la plus grosse défaite de votre mandat, avec beaucoup de fébrilité, des erreurs…
Les Irlandais ont fait leur match. Nous avons joué à quatorze. Avant de faire l’analyse précise, on va prendre le temps de digérer, émotionnellement. On va le faire ensemble. Il y a trop de déception pour être lucide dans l’analyse. Il y a des choses à revoir et à partager. On va y aller étape par étape.
Faut-il donner la place à une nouvelle génération ?
Ce n’est pas ce que j’ai dit aux joueurs. Ce n’est pas parce que ça s’est mal passé qu’ils vont le payer en sélection. Il n’y aura pas de changements dans le groupe en dehors des blessés, des malades ou des suspendus (Wardi, Taofifenua, Willemse).
Vous parliez d’injonction de la victoire, comment allez-vous éviter la petite musique qui ne va pas manquer de monter…
Oui, on sait ce qu’il va se passer. Cela fait partie des responsabilités et de l’exposition que l’on doit avoir quand on porte le maillot de l’équipe de France ou quand on est responsable, comme moi, de cette équipe.
Comment avez-vous trouvé l’intensité combattue dont vous parliez avant le match ?
Le scénario du match ne nous a pas permis d’aller là où on voulait aller. pas uniquement à cause du carton rouge. On était derrière au score. A 17-10 à la mi-temps on se dit que c’est possible même si nous n’avons pas de marge de manœuvre. Par rapport à la stratégie de départ, il est difficile de dire que nous nous sommes rapprochés de ce que l’on voulait faire.
Est-ce une faute professionnelle de la part de Paul Willemse ?
Non, je ne peux pas dire ça d’un joueur de l’équipe de France qui s’engage pour défendre la ligne. On sait que ces fautes avec contact à la tête sont sanctionnées très fort et c’est normal.
L’équipe a semblé manquer de vitesse, d’intensité. Comment y remédier ?
La performance offensive n’était pas au rendez-vous. Il y a eu beaucoup de déchetsdes ballons tombés. Nous nous étions préparés pour dominer les collisions et mettre de l’intensité. Jouer à quatorze contre l’Irlande ne nous a pas aidés. On doit élever le curseur que ce soit offensivement et défensivement.
