Voilà qui devrait fortement alimenter le débat sur les violences policièresà l’occasion du durcissement du conflit sur la réforme des retraites. Un militant du syndicat cheminot Sud-Rail a été grièvement blessé à l’œil lors de la manifestation jeudi à Paris contre la réforme des retraites, a indiqué vendredi son syndicat, dont un délégué a précisé que le cheminot aurait perdu l’usage de son œil.
« Le chirurgien lui a dit qu’il ne verrait plus de l’œil à gauche », a déclaré vendredi soir Christophe Huguet, délégué Sud-Rail du Technicentre Sud-Est Européen, à Villeneuve-Saint-Georges, où travaille son collègue.
« Il a été opéré la nuit dernière et on a reçu cet après-midi un message rédigé par lui via sa famille », a précisé le délégué syndical. « Ça s’est passé à Paris, en tête du cortège, juste avant d’arriver à l’Opéra. On pense qu’il a reçu un éclat de grenade de désencerclement mais on ne sait pas encore précisément », a ajouté M. Huguet, lui-même présent dans la manifestation.
Sud-Rail dénonce « l’explosion des violences policières »
Un peu plus tôt dans la journée, le syndicat a dénoncé dans un communiqué « l’explosion des violences policières ». « Nous mettons en garde le gouvernement sur sa stratégie de répression du mouvement social pour tenter de le faire taire », est-il écrit. « À Paris, plusieurs militant-e-s SUD-Rail ont subi des attaques policières totalement incontrôlées et incontrôlables », dénonce l’organisation syndicale, citant le cas de ce cheminot et d’un autre, « roué de coups » et qui a eu « le crâne ouvert ».
« Ces violences dans les manifestations doivent cesser immédiatement », réclame SUD-Rail qui appelle « l’ensemble des cheminotes et cheminots à durcir le mouvement, en signe de protestation et de solidarité ».