Un gendarme du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale a été tué par balle en Guyane, apprend-on ce samedi. Le militaire aurait été attaqué lors d’une opération destinée à lutter contre l’orpaillage illégal, la recherche d’or clandestine.
Le militaire, âgé de 35 ans, était en opération sur le site d’orpaillage de Dorlin (région de Maripasoula), au centre de ce territoire ultramarin, où cette activité illégale est source d’importantes pollutions, a précisé une source proche du dossier à l’AFP.
Emmanuel Macron a rapidement exprimé sa « grande émotion », a fait savoir l’Élysée. Le chef de l’État « salue le courage et la mémoire de ce sous-officier, tombé sous le feu, engagé depuis 2009 au sein de la gendarmerie nationale et qui servait à l’antenne GIGN de Cayenne depuis 2019 », a encore indiqué la présidence de la République dans un communiqué.
La région déjà endeuillée
En 2012, deux militaires avaient été tués et deux gendarmes grièvement blessés par balles lors d’une opération conjointe armée/gendarmerie contre des chercheurs d’or clandestins en Guyane, déjà au niveau du site de Dorlin. En 2019, trois soldats avaient perdu la vie lors d’une intervention sur un site illégal d’extraction d’or dans la région de Maripasoula.
VIDEO. Chercheurs d’or : avec le mercure, ils empoisonnent la Guyane
Au cours de l’année dernière, les autorités françaises ont mené plus de 1 000 patrouilles en forêt contre l’orpaillage illégal, saisissant 59 kg de mercure et 5 kg d’or, selon un bilan de la préfecture. D’après les opérateurs miniers locaux, 10 tonnes d’or seraient extraites illégalement de Guyane chaque année par les « garimpeiros » (mineurs).
La recherche d’or clandestine a explosé il y a trois décennies sur le territoire, après la publication dans les années 1990 par un organisme public – le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) – de la carte des filons. Cette pratique est particulièrement traquée par les forces de l’ordre, notamment dans le cadre de l’opération Harpie, mise en place en 2008tant pour des raisons sécuritaires que pour les conséquences environnementales dramatiques liées à l’utilisation du mercure.