Et à la fin, c’est Toulouse qui gagne. Le Stade toulousain va pouvoir batailler dans une semaine à Marseille pour décrocher un 23e bouclier de Brennus. Les champions d’Europe et tenants du titre en Top 14 ont une nouvelle fois fait tomber La Rochelle lors d’un match décisif, pour la 6e fois en 5 ans.
Les coéquipiers d’Antoine Dupont ont dominé, encore, comme en finale l’an dernier, le Stade rochelais, en demi-finale du Top 14 ce vendredi à Bordeaux (39-23). Pas d’exploit de Romain Ntamack à la dernière minute cette fois, mais un sabordage en règle de Rochelais plus puissants mais indisciplinés, sanctionnés par deux cartons rouges, une première dans une demi-finale du Championnat de France.
Ce choc au sommet fut d’abord alléchant. On s’attendait à une opposition de styleon n’a pas été déçus. Dès l’avant-match, les deux tribunes du Matmut Atlantique se sont invectivées, les Jaunes répondant par des « Ici, ici, c’est La Rochelle » aux « Tou-lou-sains, Tou-lous-sains » des Rouges. Et après de copieux sifflets contre les managers des deux camps, Ronan O’Gara et Ugo Mola, les hostilités se sont déplacées sur le terrain.
Avec deux feuilles de route bien établies : la vitesse et le jeu à la main côté toulousain, la puissance au sol et la maîtrise des airs côté rochelais. D’entrée, les Rouge et Noir jouent vite les touches et emballent le match. Thomas Ramos, remuant convertit les premiers points.
Sans s’affoler, les Maritimes réveillent leur public sur ce qu’ils savent faire de mieux : la touche et les ballons portés. Le talonneur Latu, pas vraiment fin comme un oiseau, s’écroule dans l’en-but et permet aux Rochelais de prendre les commandes sous les Hisse et Oh, Santiano de la sono (3-10, 13e). Le match est lancé.
Toulouse répond aussi comme à son habitude : à toute allure. Nowell, le pauvre ailier anglais de La Rochelle, souffre de la comparaison quand Dupont sprinte à ses côtés. Et sa faute au sol sanctionné d’un carton jaune coûte très cher. Les Maritimes encaissent deux essais sur leurs ailes pendant ses 10 minutes au frigo (15-10, 32e).
Une histoire de mauvais coups
C’est pourtant La Rochelle qui vire en tête à la pause, après une nouvelle séquence toute en puissance conclue par Alldritt. Les coéquipiers du capitaine du XV de France ont su profiter de l’indiscipline et de l’inefficacité toulousaine, eux aussi en infériorité numérique à ce moment du match (20-15, 40e).
Mais ce combat de boxe passionnant entre les deux derniers champions d’Europe va s’achever sur trois coups du sort. Un coup d’épaule, d’abord. Uini Atonio charge Thibaud Flament à la tête. Carton rouge pour le pilier international. Un coup de pied contré, ensuite. Le centre toulousain Chocobares croque avec gourmandise le dégagement loupé d’Hastoy pour l’essai du break. Un coup de tête, enfin. Celui de Wardi sur Marchand, qui vaut un autre carton rouge à La Rochelle. Toulouse a pris le large (29-20, 53e), La Rochelle coule, à 13 contre 15. C’est encore le navire Rouge et Noir qui va voguer vers une nouvelle finale.
Les points
Toulouse. 5 essais (Kinghorn 23e, Mallia 31e, 48e, Chocobares 52e, Lebel 80e). 4 transformations (Ramos 24e, 49e, 53e, 80e). 2 pénalités : Ramos (3e, 70e).
2 cartons jaunes (Willis 39e, Marchand 61e).
La Rochelle. 2 essais (Latu 11e, Alldritt 39e) . 2 transformations (Hastoy 13e, 40e). 3 pénalités (Hastoy 19e, 35e, 63e).
1 carton jaune (Nowell, 22e). 2 cartons rouges (Atonio 43e, Wardi 61e).