Ils dorment en prison en attendant d’être jugés. Cinq jeunes hommes ont été placés en détention provisoire dans l’attente de leur procès devant le tribunal de Versailles, suspectés d’avoir voulu piller le Darty de Mantes-Buchelay (Yvelines). Les faits sont survenus dans la nuit du 29 au 30 juin, lors des émeutes urbaines consécutives à la mort de Nahel, victime d’un tir policier à Nanterre (Hauts-de-Seine). D’autres Darty ont été visés dans les Yvelines pendant les violences urbaines, à Sartrouville et à Plaisir.
Cette nuit-là dans la zone commerciale de Buchelay, les policiers du commissariat de Mantes-la-Jolie ont constaté que plusieurs personnes étaient entrées par effraction dans le magasin, une porte de secours. À l’intérieur, les voleurs sont cagoulés ou encapuchonnés, portent des gants… Des articles sont volés, comme des trottinettes électriques, tandis que d’autres sont cassés. Le préjudice se compterait en dizaines de milliers d’euros.
Dans et autour de l’enseigne, les fonctionnaires interpellent et placent en garde à vue quatorze jeunes, âgés de 15 à 23 ans, originaires pour la plupart de Mantes-la-Jolie et de Mantes-la-Ville. Deux d’entre eux sont néanmoins domiciliés à Rosny-sur-Seine et dans une petite commune située près de Pacy-sur-Eure (Eure).
L’audience renvoyée au 10 août
Lors des auditions, les jeunes suspects minimisent leur implication. La cagoule ? Parce qu’il « fait très froid quand [il] sort la nuit », aurait déclaré l’un d’eux selon une source policière. Un jeune majeur reconnaît avoir suivi un groupe de plusieurs dizaines de personnes « pour faire des conneries, de la casse ou attirer la police »… L’un gardés à vue aurait même admis « chercher à voler un téléphone mais au final avoir pris une grande enceinte ».
Après avoir été entendus, 8 jeunes, dont un mineur de 15 ans et deux autres de 17 ans, ont été laissés libres. Les six autres ont été déférés devant le tribunal judiciaire de Versailles. Parmi eux, un jeune de 15 ans a été placé sous contrôle judiciaire. Les cinq majeurs, âgés de 18, 19, 20, 22 et 23 ans ont rejoint la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy et devaient être jugés en comparution immédiate mardi. L’audience a finalement été renvoyée au 10 août prochain et les suspects ont été maintenus en détention provisoire.