Un nouveau drame, très certainement encore lié au fléau du harcèlement. Lindsay, une adolescente de 13 ans scolarisée en classe de 5e, s’est suicidée le 12 mai dernier à son domicile de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Ce jeudi, quatre mineurs ont été mis en examen pour « harcèlement scolaire ayant conduit au suicide ».
Que s’est-il passé ?
Lindsay, une collégienne scolarisée dans l’établissement Bracke-Desrousseau de Vendin-le-Vieil, a mis fin à ses jours chez elle, dans la soirée du vendredi 12 mai. Avant de passer à l’acte, la jeune fille, qui a deux petits frères de 4 et 9 ans, avait déjà laissé une lettre d’adieu, en début d’année, découverte par ses proches, rapporte Midi Libre.
La mère de Lindsay a expliqué sur RTL que les responsables du harcèlement étaient « des filles » de son collège. Les faits ont été signalés à l’établissement et deux plaintes ont été déposées en février, selon le beau-père de l’adolescente. Une lettre a même été envoyée au président de la République ainsi qu’à Brigitte Macron par la grand-mère de Lindsay pour tenter d’alerter sur la situation.
Que sait-on du harcèlement ?
Selon ses proches, Lindsay vivait un véritable enfer quotidien, depuis la rentrée scolaire de septembre. « C’était des insultes à répétition (…) à l’école, sur les réseaux sociaux. Ça ne finissait jamais », a expliqué sa mère sur RTL. L’oncle de l’adolescente a détaillé au micro de BFMTV que Lindsay se faisait harceler « dans les rues, à l’école, chez elle. (…) Elle disait tout simplement qu’elle en avait l’habitude ». Selon lui, les faits ont commencé par « des petites insultes », puis se sont étendus aux réseaux sociaux.
Ils auraient pris une tournure plus violente au cours de l’année. Les proches de la jeune fille ont raconté qu’elle avait été prise dans une bagarre – filmée et diffusée sur les réseaux sociaux – dans la cour du collège sans que les surveillants n’interviennent. Lindsay ainsi que les autres protagonistes de cette altercation ont été renvoyées une journée, selon la mère de la collégienne.
Lindsay a tout de suite parlé de la situation à ses proches. « Elle me disait qu’elle en souffrait, qu’elle n’en pouvait plus », s’est confiée sa mère au micro de RTL. Elle a expliqué que les notes de l’adolescente, pourtant bonne élève, avaient chuté en février. La semaine avant de se donner la mort, « elle était dans sa bulle, elle était en colère, elle en voulait au monde entier », a expliqué sa maman, confiant que l’adolescente dont elle était pourtant très proche ne voulait plus lui parler de ce qu’elle subissait.
Comment la situation a-t-elle été prise en charge ?
La mère et le beau-père de Lindsay ont effectué des rendez-vous avec les responsables de l’établissement. Le directeur leur aurait surtout répondu de confisquer le téléphone de leur fille, afin que le harcèlement en ligne cesse. « On n’a même pas été reçu lors de la marche blanche (de ce mercredi), alors qu’on a fait une demande », a assuré le beau-père de l’adolescente sur BFMTV. « On n’a aucune communication avec l’équipe enseignante et le proviseur », a-t-il martelé.
Une « première situation de harcèlement » avait été signalée concernant Lindsay, « traitée par l’établissement », a précisé le rectorat à l’AFP. Elle avait débouché sur « une commission harcèlement et les sanctions adéquates avaient été prononcées », a-t-il ajouté. « Un élève » mis en cause à ce moment-là avait ensuite quitté l’établissement.
Une information judiciaire a été ouverte le 20 mai des chefs de « harcèlement scolaire » ayant pour « effet une dégradation des conditions de vie altérant la santé et ayant conduit la victime au suicide ».
Qui sont les personnes mises en examen ?
Quatre mineurs ont été mis en examen pour « harcèlement scolaire ayant conduit au suicide » ce jeudi, a annoncé le procureur de Béthune dans un communiqué.
Une personne majeure a, elle, été mise en examen pour « menaces de mort », a-t-il ajouté, précisant que ces cinq personnes avaient été placées sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet.
La semaine dernière, six adolescentes avaient été entendues dans le cadre de l’affaire, dévoilait La Voix du Nord.