Un homme de 39 ans a été jugé coupable d’avoir jeté son chien par la fenêtre du cinquième étage d’un immeuble. Pour ces faits, le tribunal de Strasbourg l’a condamné ce mercredi à douze mois de prison, dont huit ferme, avec mandat de dépôt. Le parquet avait requis douze mois de prison avec mandat de dépôt et une interdiction de posséder un animal.
Poursuivi pour acte de cruauté envers un animal domestique ayant entraîné la mort, le prévenu encourait cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. La défense avait plaidé la relaxe. « Je suis déçue par cette décision, j’ai l’impression que le tribunal n’a pas voulu trancher », a déclaré maître Céline Boutin, avocate du prévenu.
« On avait une enquête bâclée. On a une décision qui permet de dire aux associations on a condamnémais avec une décision particulièrement peu sévère au regard de ce qui est généralement prononcé par les tribunaux, deux ou trois ans de prison, comme pour nous dissuader de faire appel. » Elle a néanmoins indiqué étudier la possibilité d’interjeter appel, « dans la mesure où (mon client) se dit innocent ».
Il conteste avoir lui-même jeté son chien
« Le tribunal a fait preuve de mesure, mais le message est lancé : on ne maltraite pas un animal, sinon il y a une réaction judiciaire, et une réaction de notre part », a réagi Didier Reins, avocat de la Société protectrice des animaux (SPA). « À la SPA, nous poursuivons tous les actes de maltraitance animale. »
Lundi, le chien, un petit croisé bouledogue, avait été retrouvé agonisant au pied de l’immeuble de son propriétaire et avait dû être euthanasié. Une voisine avait prévenu la police après qu’un automobiliste lui eut affirmé avoir « vu une heure auparavant un alcoolique jeter son chien par la fenêtre du cinquième étage ». L’automobiliste n’a pas été retrouvé.
Le prévenu, ancien SDF sans activité, a assuré à l’audience ne pas s’être immédiatement aperçu de la chute de son chien au petit matin, après s’être fortement alcoolisé dans la nuit. Il a contesté avoir lui-même jeté son chien, dont il prenait soin, expliquant que l’animal avait dû tomber après avoir été attiré par de la nourriture posée au bord de la fenêtre.
Parties civiles, la SPA, la Fondation 30 millions d’amis, la Brigade de protection animale, l’association Stéphane Lamart pour la protection des animaux, la Fondation Brigitte Bardot, l’association Action protection animale et l’Association pour le développement du droit animalier ont obtenu entre 800 et 1 200 euros au titre du préjudice moral.