La nouvelle blague pas drôle ? Plusieurs établissements de l’agglomération rouennaise sont en cours d’évacuation ce mardi, après avoir reçu plusieurs messages de menace. « Aucune menace n’a à ce stade été confirmée. Il a toutefois été décidé en lien étroit entre le rectorat de Normandie et la direction des services départementaux de l’Éducation nationale de la Seine-Maritime d’évacuer les établissements scolaires concernés », indique la préfecture dans un communiqué.
Le lycée Gustave Flaubert a été évacué aux alentours de 12h45. Sont aussi concernés à Rouen le lycée des métiers Grieu, le collège Fontenelle, et le CFA Simone-Veil à Rouen. Le lycée Marcel-Sembat à Sotteville-lès-Rouen et le lycée Fernand-Léger à Grand-Couronne ont aussi été évacués ou sont en passe de l’être. Au total, plus de 3 600 adolescents sont potentiellement concernés.
Selon la préfecture, « des messages de menaces de commission d’attentats ont été adressés dans la matinée de ce mardi, par mail ». On ne sait pas s’ils citaient les établissements évacués ou s’ils semblaient les viser tous.
Les cas se multiplient depuis un an
Depuis près d’un an, les alertes à la bombe sont devenues de plus en plus fréquentes dans les lycées de France. Ce mardi matin, tôt, le lycée Paul Éluard de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et une école voisine ont été vidés à la suite d’une alerte à la bombele temps d’inspecter les bâtiments avec des chiens spécialisés dans la recherche d’explosifs. Selon Le Figaroun mail affirmant « avoir posé une bombe dans l’établissement » par une personne qui « viendra exterminer tous les kuffars avec (sa) kalachnikov en provenance du Yémen » a été envoyé, une photo d’arme étant jointe au message.
À peu près au même moment, les 1 400 élèves du lycée Marie Curie à Tarbes (Hautes-Pyrénées) ont été placés en sécurité dans le stade voisin.
Lundi aussi, plusieurs établissements ont dû appliquer le principe de précaution et sortir les élèves des bâtiments visés par de fausses allégations. Les conséquences de ce petit jeu peuvent être désagréables : en juin, près de 400 élèves de Jean-Monnet, à Franconville (Val-d’Oise), ont été obligés de repasser leur épreuve écrite du bac de français.
Face à ces menaces, des enquêtes sont lancées, qui aboutissent à des interpellations. Samedi, deux adolescents de l’agglomération bordelaise ont été mis en examensoupçonnés d’avoir piraté des espaces numériques de travail d’élèves pour diffuser des alertes à la bombe dans différents établissements scolaires en France. Au total, ils auraient fait planer une menace sur 27 établissements, notamment à Créteil, Lille et Toulouse.
Début février, trois adolescents de 14, 15 et 17 ans et originaires de Gironde, du Val-de-Marne et des Bouches-du-Rhône, avaient été mis en examen pour avoir diffusé des messages de menaces après avoir piraté des ENT début janvier. Quinze établissements avaient dû être évacués.