Le SNU pour tous, une mesure déjà enterrée ? Le ministre des Sports et de la Jeunesse, Gil Avérous, a expliqué ce lundi sur Sud Radio qu’en l’état actuel du budget, « nous n’avons pas les moyens de faire » la généralisation du service national universel (SNU) promise par le chef de l’État.
Interrogé sur la généralisation du SNU en 2026, le ministre a répondu : « Très clairement, aujourd’hui, on n’a pas les moyens de le faire financièrement ».
« La volonté d’Emmanuel Macron, elle est forte et elle est louable. Mais financièrement – moi, j’ai une partie des crédits du SNU dans mon ministère, donc je peux en parler -, aujourd’hui, je n’ai pas les moyens pour une généralisation du SNU, c’est clair », a-t-il insisté.
« Le modèle doit être réinterrogé »
« En 2025, il ne le sera pas. En 2026, j’imagine mal qu’il puisse l’être », a-t-il dit. « Il n’est pas prévu de le supprimer », a-t-il cependant souligné. « Pour l’instant, en 2025, j’ai les crédits du même montant que 2024 », a-t-il relevé, soit pour « 64 000 (personnes) maximum ». Le SNU « est en panne, le modèle doit être réinterrogé », a-t-il ajouté.
En septembre, la Cour des comptes avait dressé un bilan sévère du SNU, un dispositif aux objectifs « incertains », au coût « largement sous-estimé », avec des « difficultés de déploiement ».
Promesse de campagne du chef de l’État, le SNU a été lancé en 2019 avec l’objectif de le rendre à terme obligatoire pour toute une classe d’âge (environ 800 000 jeunes par an). Il comporte une « mission d’intérêt général » et un « séjour de cohésion » comprenant des activités sportives, culturelles et intellectuelles, avec des journées qui débutent par la « levée des couleurs » (drapeau et hymne national) et port de l’uniforme.
En janvier, l’ex-Premier ministre Gabriel Attal avait annoncé le lancement des « travaux » en vue d’une généralisation du SNU « à la rentrée 2026 ». La Cour des comptes a épinglé aussi « un dispositif sans pilotage budgétaire ».