Elle est partie courir tôt vendredi matin et devait prendre son poste comme auxiliaire de vie à 14 heures dans un Ehpad. Mais Chloé ne s’est pas présentée au travail et n’a pas donné signe de vie, depuis sa disparition à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne). Ce samedi à la mi-journée, la jeune joggeuse de 20 ans, qui avait quitté son domicile sans son téléphone, a été retrouvée vivante dans le département de la Marne alors que les recherches battaient leur plein. Le point sur ce que l’on sait de cette affaire.
L’inquiétude de ses proches
C’est la maman de la jeune femme qui a donné l’alerte. Tard vendredi soir, la mère inquiète a posté un message sur Facebook. « Ma fille Chloé a disparu depuis ce matin lors de son footing quotidien. Elle n’avait rien sur elle, juste sa tenue pour courir. D’habitude elle a son téléphone mais elle l’avait prêté à un membre de la famille », précise-t-elle.
« Si vous l’avez vue, aperçue ou avez des indices… Elle devait partir avec nous en vacances, elle avait des rendez-vous importants aujourd’hui. Aucune raison de partir. Merci pour votre soutien », ajoute sa mère.
La jeune fille retrouvée dans la Marne
Le fait est que la jeune fille se trouvait en réalité dans la Marne. C’est là qu’elle a été retrouvée ce samedi à la mi-journée dans un camping près de Larzicourt « en compagnie d’un ami », « sur la base d’investigations basées particulièrement sur de la téléphonie, selon le procureur de la République de Meaux, Jean-Baptiste Bladier.
Selon les premiers éléments, il s’agirait d’une disparition volontaire. Elle va être entendue pour connaître ses motivations.
La zone ratissée
« Nous avons tout de suite pris au sérieux cette disparition qualifiée d’inquiétante. Nous avons déployé des moyens très importants sur le terrain », résumait vendredi la cheffe d’escadron Séverine Hammel, commandant la compagnie de gendarmerie de Meaux. « Dans ce genre de situation, les premières heures sont décisives. Avant d’élargir la zone de recherches, il faut effectuer un ratissage au plus près du dernier endroit où la personne disparue a été vue. » « Aucune piste n’est exclue ni privilégiée », avait précisé plus tôt ce samedi à la presse le colonel Michael Fumery, chef du groupement de gendarmerie du département de Seine-et-Marne.
En l’occurrence, Chloé, qui, selon nos informations, a été filmée vers 6 heures par une caméra de vidéosurveillance située en bas de sa rue, habite à une centaine de mètres de l’entrée du parc municipal de la Corbie. Il s’agit d’un espace boisé et clos d’une douzaine d’hectares comportant une pièce d’eau. Il est situé au nord du bourg, le centre ancien de la commune. C’est là que les toutes premières recherches se sont concentrées même s’il n’y a « pas forcément de trace de Chloé dans le parc », complète la cheffe d’escadron Hammel.
Chloé, a les cheveux bruns coupés court avec des mèches blondes et les yeux marron. La jeune femme d’1m56 porte un piercing au nez. Lorsqu’elle a disparu, elle portait une doudoune sans manches noire, un sweat bleu roi siglé d’une inscription liée au judo et des baskets blanches.
D’importants moyens mobilisés
Au total, 75 militaires de différents services départementaux et régionaux ont été déployés sur le terrain dans un premier temps vendredi, et une centaine ce samedi. Les chiens pisteurs d’une équipe cynophile ainsi que six cavaliers de la garde républicaine et leurs chevaux ont inspecté la zone. Un hélicoptère de la gendarmerie nationale – dépêché de Vélizy-Villacoublay (Yvelines) – a survolé les lieux afin de scruter le territoire de la commune. Un drone militaire a également été engagé dans les recherches de traces de la jeune femme.
Des motos tout-terrain de l’Escadron départemental de sécurité routière de la Seine-et-Marne ont sillonné la zone. Des plongeurs militaires ont inspecté le plan d’eau situé dans le parc. Les sapeurs-pompiers ont également mis à la disposition des gendarmes deux pilotes et leurs drones équipés de caméra thermique ainsi qu’une équipe cynophile, accompagnée de Saint-Hubert venus de Bourges et d’Orléans.
« Dans le même temps, une procédure pour disparition inquiétante, a été ouverte, note le colonel Fumery. « Nous sommes en lien avec la famille », ajoute-t-il.
Dès 11 heures ce samedi, une centaine de personnes de tous âges sont déjà présentes pour participer à une battue, répondant à l’appel lancé par la mairie de Dammartin-en-Goële sur les réseaux sociaux. Dans le hall de l’école, les participants s’inscrivent au compte-gouttes. Parmi eux, Léa, une jeune maman de Saint-Pathus : « j’ai un bébé de 18 mois, un jour il aura 20 ans et ça peut être lui, ça peut être moi ». Cette habitante de Saint-Pathus, un village des environs, fait son jogging de temps en temps sans son téléphone. « Je vais m’acheter une montre connectée », souffle-t-elle, émue. « A chaque fois que vous trouverez quelque chose d’inhabituel, vous devrez lever la main et surtout ne pas toucher l’objet pour ne pas polluer avec votre ADN l’élément trouvé », leur a indiqué Séverine Hammel.
Malgré la pluie, Mariannick et Frédérique, deux retraitées ont aussi voulu se mobiliser. « Tout est exploitable, chaque centimètre carré compte. » Elles connaissent la jeune aide-soignante qui travaille dans un Ehpad. « On l’a vue mardi matin au club de fitness de Saint-Mard. C’est une fille très sympa, très discrète », confient-elles alors que le chien pisteur des gendarmes arrive. Le Saint-Hubert s’affole devant les traces de la joggeuse, un peu partout dans la ville. Les autorités demandent aux gens rassemblés pour la battue de se pousser.
« C’est une belle solidarité, salue Marianne Margaté (PCF), conseillère départementale et adjointe au maire de Mitry-Mory, bottes en caoutchouc aux pieds. On a beaucoup d’espoir que cela se termine bien. »
L’enquête a été confiée à la section de recherches de Paris en cosaisine avec la brigade de recherches de Meaux. La mairie a mis à la disposition des militaires la salle Louis-Lumière afin qu’ils y installent le poste de commandement opérationnel de leur dispositif.