L’étau se resserre. Après les deux fonctionnaires de police interpellés il y a plus de deux semainesle 30 janvier dernier, gardés à vue, mis en examen, placés sous contrôle judiciaire et interdit d’exercer, le parquet de Paris a fait procéder à de nouvelles interpellations dans la maison police. Selon nos informations, ce jeudi, deux fonctionnaires sont en garde à vue. Il s’agit d’un major et d’un brigadier, en poste au commissariat du XVIe arrondissement de Paris au moment des faits.
Les deux autres fonctionnaires, brigadiers chefs, qui les ont précédés étaient eux en poste dans les Hauts-de-Seine, sous l’autorité de la préfecture de police. Ils sont soupçonnés d’avoir obtenu des avantages en échange de services permis par leurs fonctions.
Le premier avait été mis en examen des chefs de corruption passive par personne dépositaire de l’autorité publique, détournement de la finalité d’un fichier, menace de mort, abus d’autorité et violation du secret professionnel. Le second pour corruption passive par personne dépositaire de l’autorité publique, détournement de la finalité d’un fichier, prise illégale d’intérêts et violation du secret professionnel.
Ces gardes à vue s’inscrivent dans le dossier tentaculaire de corruption dans les fourrières de Paris et des Hauts-de-Seine. Une enquête préliminaire avait été ouverte, suivie d’une information judiciaire fin octobre, confiée par le parquet de Paris à l’IGPN, la police des polices.
Personnage central de ce dossier, Chafic Alywan, le patron d’Inter dépannage a été placé le 7 décembre dernier en détention provisoire, à la prison de la Santé (XIVe). Le « roi des fourrières » est poursuivi notamment pour corruption active, complicité de violation du secret professionnel, complicité de détournement de la finalité d’un traitement de données à caractère personnel, abus de bien social ou encore exécution de travail dissimulé.
Un cadre fonctionnaire de la préfecture des Hauts-de-Seine, aujourd’hui à la retraite, a également été mis en examen le 8 décembre. Ce sexagénaire en charge jusqu’en 2017 des agréments de fourrière, a lui aussi été mis en examen pour « corruption passive » et « recel de biens provenant d’un abus de bien social ».
L’enquête se poursuit dans le cadre de l’instruction. Une dizaine de policiers sont dans le collimateur de l’IGPN et de la justice.