Derrière un mystérieux incident, un acte de sabotage ciblé ? Des « personnes non autorisées » ont fait dérailler un train de marchandises près de Volgograd, dans le sud-ouest de la Russie, sans toutefois faire de victimes à ce stade, ont annoncé mardi les agences de presse russes. Un « déraillement de wagons s’est produit en gare de Kotlouban (…) dans la région de Volgograd après l’intervention de personnes non autorisées », ont indiqué les agences Tass et Ria Novosti ainsi que le journal Izvestia.
D’après ce dernierles wagons du train ont déraillé dans la nuit, vers 1h15 du matin. « Selon les informations préliminaires, il n’y a eu aucun blessé », ont précisé les chemins de fer russes, cités par Tass. Selon Ria Novostiqui cite aussi l’institution, le trafic ferroviaire a été rétabli ensuite sur une des deux voies. Un réservoir de carburant et un wagon ont pris feu, mais l’incendie a pu être éteint, a indiqué le siège du ministère des Situations d’urgence à l’agence. Aucun détail n’a été fourni sur cet incident ni sur les « personnes non autorisées » l’ayant provoqué.
Des images circulant en ligne ont montré l’ampleur de l’incident : des wagons renversés sur le flanc, parfois en travers des voies, et une cargaison de bois renversée au sol et certaines structures carbonisées.
La ville de Kotlouban est située à environ 300 km de la frontière avec l’Ukraine, et la région de Volgograd est parfois la cible d’attaques de drones lancées par l’armée ukrainienne, qui subit une pression accrue des forces russes sur le terrain du conflit, en particulier dans la région de Kharkiv. Kiev n’a pas revendiqué le déraillement, mais un responsable ukrainien de la mairie de Marioupol, ville conquise par la Russie au printemps 2022, l’a qualifié de « bonne nouvelle » et a fourni des détails.
Un site stratégique ?
« Au cours de la nuit, des inconnus ont procédé au retrait des wagons de marchandises des voies de la gare de Kotluban », a écrit sur Telegram ce responsable, Petro Andryuchtchenko. Selon lui, cette gare « dispose d’un embranchement ferroviaire menant à l’arsenal du département principal des missiles et de l’artillerie du ministère de la Défense » russe.
Fin avril, les services de sécurité russes (FSB) avaient annoncé l’arrestation dans la région de Volgograd de deux personnes soupçonnées de participer à une organisation « terroriste » et d’avoir planifié un attentat à la bombe au profit de l’Ukraine.
La Russie a déjà accusé Kiev et ses soutiens de s’en être pris au système ferroviaire russe. En décembre 2023, le régime a arrêté un Biélorusse, soupçonné d’avoir placé pour Kiev des explosifs sur deux trains en Sibérie près de la frontière avec la Chine. Environ une semaine plus tôt, les autorités avaient annoncé des complications du trafic ferroviaire sur la ligne principale Baïkal-Amour, quelque 5 500 km à l’est de Moscou.
Plus récemment, en janvier 2024, les enquêteurs russes avaient rapporté que deux adolescents avaient été accusés de sabotage au profit de l’Ukraine après avoir mis le feu à du matériel ferroviaire.