La tension ne retombe pas au Royaume-Uni. Au moins deux hôtels hébergeant des demandeurs d’asile ont été pris pour cible, dont un deuxième dimanche soir. Ces émeutes ont commencé après que trois fillettes ont été tuées dans une attaque au couteau lundi à Southport, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Ce drame a donné lieu à de multiples rumeurs et à de la désinformation sur les réseaux sociaux sur la religion et l’origine de l’agresseur présumé.
À Tamworth, près de Birmingham, la police locale a indiqué être intervenue dimanche soir près d’un établissement hôtelier, pris pour cible par un « important groupe d’individus ». Ils ont « jeté des projectiles, brisé des vitres, allumé des feux et ciblé la police » et un policier a été blessé, a-t-elle détaillé.
« Vous regretterez d’avoir participé à ces désordres »
Un peu plus tôt à Rotherham, dans le Nord, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant un hôtel hébergeant des demandeurs d’asile et des affrontements ont éclaté avec les forces de l’ordre. Au moins dix policiers ont été blessés, mais aucun personnel ou client de l’hôtel, a indiqué la police locale. Certains participants ont brisé des vitres de l’établissement, ont déclenché un feu, jeté des projectiles sur les policiers, quand d’autres ont crié des slogans comme « Mettez les dehors ».
« Je vous garantis que vous regretterez d’avoir participé à ces désordres », que ce soit directement ou indirectement, « en ayant provoqué ces actions en ligne », a affirmé le Premier ministre Keir Starmer, lors d’une courte déclaration dimanche depuis Downing Street. Le chef du gouvernement travailliste a promis de faire « tout ce qu’il faut pour traduire ces voyous en justice aussi vite que possible ».
Des actes « tout à fait effroyables »
Il s’exprimait après que de nouveaux rassemblements ont eu lieu dimanche avec comme mot d’ordre « Enough is enough (Trop c’est trop) », en référence à l’arrivée au Royaume-Uni de migrants traversant la Manche sur des canots pneumatiques. Des émeutes et affrontements entre police, manifestants, et parfois contre-manifestants antiracistes, ont eu lieu dans une dizaine de villes.
Les forces de l’ordre ont procédé à 247 arrestations au cours du week-end en Angleterre et en Irlande du Nord, notamment à Londres, Hartlepool, Bristol, Belfast, Southport ou Liverpool, rapporte le Gardien. La ministre de l’Intérieur Yvette Cooper a qualifié sur X ces actes de « tout à fait effroyables ». À Middlesbrough (nord-est), des débordements ont également eu lieu dans le centre-ville. Une équipe de l’AFP a eu sa caméra cassée par des manifestants.
D’autres manifestations ont eu lieu à travers le pays, à Aldershot (sud-ouest), Bolton (nord) ou Weymouth (sud), dans un climat généralement tendu. Le pays n’avait pas connu une telle flambée depuis 2011, après la mort d’un jeune homme métis, Mark Duggan, tué par la police au nord de Londres.