Vaste coup de filet dans l’enquête sur le meurtre de Lucas. L’adolescent de 17 ans avait été battu à mort dans son quartier à Fleury-Mérogis (Essonne), le 26 juillet 2022. Selon nos informations, confirmées par le parquet d’Evry, dix personnes dont trois mineurs ont été interpellées et placées en garde à vue ce mardi matin par les gendarmes de la brigade de recherche de Fleury-Mérogis. Ces interpellations ont eu lieu à Évry-Courcouronnes, Lisses et Draveil.
Neuf autres interpellations avaient déjà été réalisées en août dernier, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par le parquet pour « homicide volontaire en bande organisée » et « violences aggravées ». Sept jeunes hommes âgés de 18 à 20 ans avaient été mis en examen pour « meurtre en bande organisée », puis placés en détention provisoire en attendant leur procès.
Victime d’un guet-apens
Lucas, qui n’avait pas d’antécédents judiciaires, est tombé dans un guet-apens le soir du 26 juillet. Vers 20 heures, une première rixe éclate entre deux groupes : l’un des Aunettes, à Fleury, et l’autre des Pyramides, à Évry-Courcouronnes, sur fond de conflit autour d’une dette de stupéfiants. Un jeune d’Évry a été blessé. Vers 22 heures, c’est le « match retour ».
Dans les rues vides, la bande d’Évry traque le moindre jeune de Fleury. Lucas se rend alors « chez un copain », affirme son oncle. Pour cela, il traverse la place du 8-Mai-1945. Le jeune homme est alors surpris par une vingtaine d’assaillants vêtus de noir et masqués – certains habitants parlent d’une quarantaine – qui le rouent à coups de pied, poings, barre de fer et marteau.
Selon ses proches, Lucas se trouvait « au mauvais endroit au mauvais moment », et n’a eu pour seul tort que de sortir de chez lui ce soir-là. Une version confirmée par le maire (PCF) Olivier Corzani, décrivant un adolescent « calme et doux ». Une marche blanche organisée avec la municipalité avait réuni près de 200 personnes pour rendre hommage à Lucas.
Il avait été suivi d’un banquet de la solidarité en septembre 2022. En novembre, la ville avait organisé des « ateliers de la fraternité »avec l’objectif d’endiguer le phénomène local des rixes entre bandes.