« Plus de 1 500 » manifestations non déclarées« parfois violentes », se sont déroulées sur tout le territoire, a dénoncé mardi Gérald Darmanin. Dans un communiqué puis dans l’hémicycle de l’Assemblée, le ministre de l’Intérieur a dressé le bilan des récentes mobilisations que le pays connaît depuis jeudi, après que le gouvernement d’Élisabeth Borne ait eu recours à l’utilisation du 49.3 pour adopter la réforme contestée des retraites.
Le ministre de l’intérieur réaffirme son « total soutien »
Dans ce même communiqué, le ministre de l’Intérieur apporte son « total soutien » aux forces de l’ordre. Selon lui, « 94 agents » ont été blessés depuis jeudi. Il a annoncé qu’il se rendrait dans l’après-midi au « chevet des policiers blessés à Paris ».
Gérald Darmanin a fait valoir que les forces de l’ordre avaient fait face « à une multiplicité d’actions non déclarées souvent violentes tels que des tentatives d’incendie de sous-préfectures et préfectures, des atteintes à des hôtels de ville ou des permanences parlementairesdes blocages d’axes de communication ».
Plusieurs procédures classées sans suite
Alors que plusieurs députés Nupes dénoncent des violences commises par des forces de l’ordre dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, magistrats, avocats et politiques dénoncent des gardes à vue « arbitraires ». De son côté, Gérald Darmanin a souligné « l’indispensable proportionnalité de l’usage de la force et la nécessité de saisir immédiatement les inspections en cas de manquement à la déontologie ». Et il a « rappelé aux responsables de forces de l’ordre leur nécessaire action pour garantir l’intégrité physique des agents du ministère de l’Intérieur ».
Lors du premier rassemblement spontané jeudi à Paris, place de la Concorde, émaillé d’incidents, seules neuf personnes avaient été présentées au parquet, notamment pour des rappels à la loi, sur les 292 placées en garde à vue. 283 procédures avaient ainsi été classées sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée ou absence d’infraction. Le lendemain, 61 personnes avaient été placées en garde à vue : 34 procédures classées, 21 avaient mené à des mesures alternatives (rappel à la loi, avertissement probatoire…) et cinq à un procès.
Lundi soir, au total, 287 personnes, dont 234 à Parisont été interpellées lors d’une cinquième soirée consécutive de manifestations spontanées contre l’usage du 49.3.