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Professeure tuée à Saint-Jean-de-Luz : profil du suspect, préméditation, suites judiciaires… le point sur l’enquête

by Jamesbcn
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On en sait plus sur la mort d’une professeure d’espagnol d’un collège-lycée privé de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), poignardée par un élève mercredi matin. Cet élève, âgé de 16 ans, a été rapidement interpellé après les faits et placé en garde à vue mercredi. Celle-ci a été prolongée de 24 heures, a confirmé le procureur de la République de Bayonne, lors d’une prise de parole jeudi en début d’après-midi après la minute de silence observée dans tous les établissements scolaires.

Le placement en détention sera demandé

Une enquête a été ouverte pour « assassinat »avait déjà indiqué mercredi Jérôme Bourrier, le procureur de Bayonne. Il a de nouveau pris la parole ce jeudi, lors d’une conférence de presse. « Je m’exprime aujourd’hui à la suite de ce drame absolu qui a légitiment nécessité une émotion considérable et qui appelle une responsabilité de tous », a-t-il d’abord précisé avant de rappeler que le mis en cause « a le droit à la présomption d’innocence ».

Avant même de parler des faits et des suites judiciaires, le procureur en a profité pour souligner « la mobilisation et la réactivité de tous ceux qui ont dû intervenir sur les lieux des faits. Les professeurs tout d’abord avec le plus grand sang froid possible qui ont apporté les premiers secours mais aussi aux services d’urgence qui ont tout mis en œuvre pendant une heure pour réanimer la victime ».

Ensuite, il a expliqué que « cette enquête a été ouverte en flagrance du chef d’assassinat, c’est-à-dire de meurtre avec préméditation. De nombreuses auditions, des élèves, des professeurs et du mis en cause ont été réalisées, conjuguées aux constatations de la police judiciaire, permettent d’en savoir plus sur le déroulement des faits. Cette enquête est loin d’être terminée ». Le procureur va demander le placement en détention de l’élève auteur du coup de couteau, qui « apparaît » pénalement responsable et annonce ouvrir vendredi « une information judiciaire sous la qualification de meurtre avec préméditation ».

« Un seul coup violent et fatal »

Les faits se sont déroulés, à 9h45, au sein du collège-lycée Saint-Thomas-d’Aquin. Après avoir bloqué la porte de la salle et sorti « un couteau de cuisine de 18 cm », le lycéen scolarisé en seconde a poignardé dans sa classe Agnès Lassalle, la professeure âgée de 53 ans. Selon les déclarations du procureur, l’adolescent aurait pris ce couteau de cuisine au domicile de son père le soir précédant les faits.

La victime a été touchée au niveau du sternum. « Elle a reçu un coup en haut de la poitrine, un geste décrit comme rapide, fluide et sans hésitation », a détaillé Jérôme Bourrier. « Le mis en cause est resté debout comme sidéré et les autres élèves ont pris la fuite en courant. L’auteur du coup de couteau est ensuite entré dans une salle de classe voisine et à ce moment-là sont intervenus deux professeurs qui lui ont demandé de lâcher son arme et qui l’ont maîtrisé. C’est à ce moment précis qu’il a déclaré « j’ai ruiné ma vie, tout est fini ». Il aurait fait état que quelqu’un aurait pris possession de son corps », a révélé le procureur.

Quelques minutes après les faits, et malgré l’intervention des secours qui l’ont trouvée en arrêt cardiorespiratoire, l’enseignante est décédée peu après 11 heures. L’autopsie réalisée sur le corps de la victime « révèle qu’il n’y a eu qu’un seul coup violent et fatal ».

Le profil psychologique de l’adolescent

Depuis mercredi, de nombreuses questions émergent autour des motivations de l’adolescent. Le procureur de Bayonne a expliqué sur ce point que « des auditions continuent au moment même où je vous parle », précisant qu’« en garde à vue, le mis en cause a mis en avant une petite voix qui lui parle, un être égoïste manipulateur égocentrique qui l’incite à faire le mal ».

Deux autres volets doivent être explorés par les enquêteurs : une dispute entre l’adolescent et un camarade le jour avant les faits ainsi que des faits de harcèlement dans son ancien établissement scolaire, selon les dires du gardé à vue. Pour le premier point, Jérôme Bourrier a développé : « on sait qu’il avait été affecté par une dispute qu’il avait eue avec un camarade. Il a eu des propos fluctuants à ce sujet. Il aurait voulu commettre les faits en présence de ce camarade comme pour vouloir le punir d’une certaine manière ». Lors de cette conférence de presse, on apprend aussi que l’élève en question a expliqué avoir une « animosité envers sa professeur d’espagnol, dans une matière où ses résultats n’étaient pas bons contrairement aux autres enseignements ».

Concernant le profil de cet élève de 16 ans, un examen psychiatrique a été effectué à la demande du parquet et des expertises approfondies ultérieures seront menées. ” Le premier examen révèle des traits de personnalité anxieuse, une forme d’anxiété réactionnelle pouvant perturber son discernement ». Néanmoins l’expert mandaté « ne retrouve en l’état aucune maladie mentale de type schizophrénie, mélancolie ou retard mental, ni aucune décompensation psychiatrique aiguë ». Il décrit cependant « des éléments de dépression » chez l’adolescent.

Enfin, sur le profil de ce jeune homme de 16 ans, le procureur de Bayonne indique qu’il « était suivi par un médecin psychiatre », il avait réalisé au mois d’octobre 2022 une tentative de suicide médicamenteuse et depuis il prend des antidépresseurs.

Un « drame d’une exceptionnelle gravité »

La mort de cette professeure appréciée de ses élèves et de la communauté éducative sonne comme un « drame d’une exceptionnelle gravité qui a ému la France entière, avait souligné Pap Ndiaye, le ministre de l’Éducation nationale, qui s’est rendu à Saint-Jean-de-Luz, mercredi.

Ce jeudi, il était présent dans un établissement scolaire à Albertville (Savoie) pour participer à la minute de silence en mémoire d’Agnès Lassalle. « C’était une professeure d’espagnol, très dévouée, qui passait l’essentiel de son temps à faire du mieux qu’elle pouvait pour faire grandir ses élèves. Nos pensées vont vers elle et sa famille, ses élèves, ses collègues, toutes celles et ceux qu’elle connaissait et qui l’entourait », a confié le ministre.

« Je partage la douleur de sa famille, de ses collègues, de ses élèves, de nos enseignants qui consacrent leur vie à transmettre le savoir aux générations futures. La Nation est à vos côtés », a aussi écrit Emmanuel Macron sur Twitter. Une cellule psychologique a été ouverte au sein de l’établissement.

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