Jean-Luc Mélenchon, qui s’était constitué partie civile au début du procès, était bien visé. Au procès de quatre néonazis aux assises de Paris pour des projets terroristesl’un des accusés a affirmé ce mardi que l’ex-candidat LFI à l’élection présidentielle en personne faisait partie des cibles évoquées.
L’idée était de « l’abattre en plein meeting pour que ça fasse plein de bruit et qu’on en parle dans journaux », a déclaré Evandre Aubert au cours de son interrogatoire. Quatre hommes de la mouvance néonazie âgés de 22 à 28 ans sont jugés depuis une semaine pour association de malfaiteurs terroriste. Il s’agit du premier procès devant une cour d’assises pour un dossier de terrorisme d’ultradroite.
Selon les éléments évoqués depuis le début de l’audience, le groupe souhaitait viser des « meetings de Jean-Luc Mélenchon », sans que l’on sache s’ils souhaitaient viser l’homme politique ou la foule venue assister au meeting.
« Un niveau de précision opérationnelle que j’avais pas vu avant »
Selon Evandre Aubert, étudiant aujourd’hui âgé de 28 ans, c’est un autre accusé, Alexandre Gilet, qui a évoqué ce projet visant Jean-Luc Mélenchon lors d’un week-end d’entraînement au tir en forêt dans la région de Tours, en juillet 2018.
Alexandre Gilet a parlé d’un tireur « dans le coffre de la voiture entrouvert, avec un fusil de précision », a précisé Evandre Aubert.
« Ca m’avait marqué, parce que c’était un niveau de précision opérationnelle que j’avais pas vu avant, c’est un des éléments qui m’a fait dire qu’il y avait un niveau de dangerosité chez M. Gilet que j’avais peut-être sous-estimé », a ajouté l’accusé.
Dans leurs échanges en ligne, sur la messagerie Discord, Alexandre Gilet, qui était alors gendarme adjoint volontaire, avait aussi parlé de « faire quelque chose » à l’occasion du concert prévu au Bataclan, puis finalement annulé, du rappeur Médine, régulièrement accusé à droite et à l’extrême droite de complaisance envers l’islamisme, a confirmé Evandre Aubert.
La Licra et le CRIF étaient aussi citées « de façon récurrente » comme des organisations auxquelles il fallait s’en prendre, a-t-il ajouté. Alexandre Gilet, présenté comme le leader du groupe, sera interrogé mercredi. Le verdict est attendu vendredi.
