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Près de 620 litres d’eau par mètre carré : en Espagne, des cumuls impressionnants de pluie près de Valence

by Jamesbcn
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Après les images saisissantes de la déferlante chaotique des pluies torrentiellesles chiffres. L’agence météorologique espagnole, l’Aemet, a partagé sur son compte X les relevés impressionnants d’une station près de Valence, région la plus durement touchée par les inondations dévastatrices qui ont frappé le sud-est de l’Espagne cette semaine, faisant plus de 200 morts selon le dernier bilan provisoire. Le cumul de pluies semble y avoir atteint les 700 litres par mètre carré mardi.

Cette station de Turìs, commune située à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de la ville de Valence, a ainsi enregistré un cumul de précipitations de l’ordre de 618 litres par mètre carré lors de cette journée chaotique, selon des données provisoires. Une heure de relevés est pour l’heure manquante, « à un moment de forte intensité, entre 16 et 17 h », des éléments que l’agence météo espère pouvoir récupérer. Selon elle, une fois ces données intégrées, le total devrait atteindre les 700 litres en 24 heures.

Mais même au regard des données provisoires, le constat dressé par l’Aemet est déjà vertigineux. Les précipitations normales à l’année à Turìs sont de l’ordre de 475 litres par mètre carré, ce qui signifie que le mardi 29 octobre dernier, « l’équivalent d’une année normale a été accumulé » en seulement 3 heures et 20 minutes de précipitations.

Près de 180 litres par mètre carré tombés en une heure

Une comparaison d’autant plus saisissante au regard des derniers mois écoulés, marqués par une sécheresse intense dans cette région. Entre janvier 2023 et septembre 2024, seuls « 446,4 litres/m² ont été accumulés », note l’Aemet. « En seulement 3 heures, le 29 octobre 2024, Turís a reçu la même quantité de précipitations qu’au cours des 21 mois précédents », conclut-elle.

L’agence météorologique relève par ailleurs des précipitations maximales enregistrées en une heure pour cette station aussi impressionnantes : il est tombé au maximum 42 litres par mètre carré en 10 minutes. À l’échelle d’une heure, 179,4 litres par mètre carré ont été enregistrés, ce qui constitue déjà un record « historique absolu », puisque le précédent record avait été établi à 159,2 litres par mètre carré le 19 octobre 2018 à Vinaròs, déjà dans la région de Valence, dans la province de Castellón. « En France métropolitaine, le record sur ce pas de temps est établi à 160 mm le 13 octobre 1986 dans les Pyrénées-Orientales », compare sur le réseau X le prévisionniste Gaétan Heymes.

Ce n’est pas la première fois que l’agence publie des relevés spectaculaires : au cours des derniers jours, elle avait déjà indiqué qu’il était tombé dans certaines localités l’équivalent « d’une année de précipitations »en quelques heures seulement. À Chiva, à l’ouest de Valence, elle avait par exemple observé pas moins de 491 litres de pluie par mètre carré.

Dans un rapport sur cet épisode météorologique extrême publié jeudi, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a également signalé que de nombreux sites de la région de Valence avaient enregistré des cumuls de plus de 300 litres par mètre carré. Elle a aussi rappelé que l’Andalousie avait aussi été touchée par des pluies torrentielles. Si les chiffres sont moins frappants que dans la région valencienne, ils restent historiques : l’aéroport de Jerez par exemple a ainsi accumulé un record de 114,8 mm de pluie en 24 heures mercredi.

L’organisme international a par ailleurs souligné que « le changement climatique exacerbe les phénomènes météorologiques extrêmes », les rendant « plus probables et plus graves ». Si la région de Valence subit régulièrement en automne le phénomène de la « goutte froide », provoquant des pluies soudaines et extrêmement violentes, il n’avait jamais atteint une telle ampleur.

Le réchauffement climatique « accroît le risque de précipitations extrêmes »

Selon l’OMM, « pour chaque 1 °C de réchauffement, l’air saturé contient en moyenne 7 % de vapeur d’eau en plus ». « Chaque fraction supplémentaire de réchauffement augmente donc la teneur en humidité de l’atmosphère, ce qui accroît le risque de précipitations extrêmes », déroule l’organisme.

Les climatologues du World Weather Attribution, qui publie des études d’attribution des évènements extrêmes au réchauffement climatique, ont ainsi estimé dans une analyse publiée jeudi qu’en Espagne, les précipitations étaient 12 % plus intenses et deux fois plus probables aujourd’hui par rapport à un climat préindustriel plus froid de 1,3 °C.

De son côté, l’Aemet a expliqué dès mercredi sur son compte X qu’il faudra attendre des études d’attribution qui prendront « des mois » pour évaluer précisément le rôle joué par le dérèglement climatique dans la violence de l’épisode, mais qu’il était d’ores et déjà certain qu’« il n’est pas possible que les températures de l’air et de la mer augmentent et que tout le reste pareil ». « Nous sommes sur une planète plus chaude avec plus d’énergie disponible », a résumé l’agence, qui a évoqué « plusieurs études » signalant l’apparition de « pluies plus torrentielles et de plus courte durée » en Espagne.

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