Elle a été ouverte pour aider les familles des quatre policiers mis en examen à Marseille (Bouches-du-Rhône) pour le passage à tabac d’un jeune homme en marge des violences urbaines. Si en fin d’après-midi vendredi, elle comptait près de 22 000 euros, elle dépasse les 35 000 euros ce samedi en milieu d’après-midi.
Créée à l’initiative de la Bac Sud, cette cagnotte vise à « soutenir leur famille et subvenir à leur besoin financier (…) et leur permettra de compenser leur perte de salaire durant le temps de l’instruction », écrit l’auteur de la cagnotte qui sera fermée le 15 août.
Les quatre fonctionnaires, deux membres de la brigade anticriminalité (Bac) Sud et deux de la BAC centre, ont été mis en examen dans la nuit de jeudi à vendredi pour violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique avec usage ou menace d’une arme ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à 8 jours.
« Il a été tiré comme un lapin puis roué de coups »
Dans la nuit du 1er au 2 juillet, alors que le centre de Marseille était en proie aux violentes émeutes qui avaient suivi la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué par un policier à Nanterre lors d’un contrôle routier, ils auraient passé à tabac un jeune de 21 ans.
Sur son lit d’hôpital, quelques jours après les faits, Hedi avait affirmé au quotidien La Provence avoir reçu un tir de LBD dans la tempe, avant d’être frappé par un groupe de quatre à cinq personnes. « Il a été tiré comme un lapin puis roué de coups », a dénoncé vendredi son avocat, Me Jacques-Antoine Preziosi, précisant que le certificat médical initial du jeune homme faisait état de 60 jours d’ITT.
Immédiatement opéré en neurochirurgie et désormais porteur d’un casque, après qu’une partie de l’os crânien lui a été enlevée, il a pu rentrer chez lui jeudi après avoir été de nouveau opéré, d’une fracture de la mâchoire, a ajouté Me Preziosi. Selon l’avocat, Hedi, qui travaille dans la restauration à Meyrargues, à une quarantaine de kilomètres de Marseille, pourrait aussi avoir perdu son œil gauche.
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La mise en examen des quatre policiers marseillais, mais surtout le placement en détention provisoire de l’un d’eux, comme le policier qui avait tué Nahel à Nanterre le 27 juin, ont suscité l’ire des syndicats.
Le directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux fait d’ailleurs le déplacement à Marseille samedi, pour rencontrer les effectifs des BAC. Le patron de la police viendra « non pas pour calmer les troupes, mais pour leur parler et les écouter », selon cette source.