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Trois personnes sont mortes lors d’affrontements entre la police sénégalaise et des partisans du chef de l’opposition Ousmane Sonko, ont annoncé mardi les autorités, dans un contexte de tensions croissantes déclenchées par une confrontation judiciaire.
Deux jeunes ont été retrouvés morts dans la nuit à Dakar, la capitale, et dans la ville méridionale de Ziguinchor, où un policier est décédé lundi après avoir été accidentellement écrasé par un véhicule blindé anti-émeute, a indiqué le ministère de l’Intérieur.
La foule à Ziguinchor, où Sonko Son maire a lancé lundi des pierres sur les policiers qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes, selon un correspondant de l’AFP sur place.
A Dakar, une vingtaine de véhicules d’un dépôt de la compagnie nationale des autobus ont été incendiés, et la presse locale rapporte que deux magasins appartenant à la Français La chaîne de supermarchés Auchan, qui a souvent été la cible de troubles, a également été attaquée.
La violence a éclaté à la veille d’une comparution devant le tribunal prévue par Sonko, qui fait face à un procès pour le viol présumé d’un employé dans un salon de beauté où il est allé se faire masser.
De jeunes manifestants à Ziguinchor ont bloqué mardi les rues menant à son domicile, certains d’entre eux tenant des pierres ou brandissant des barres d’acier, pour empêcher les autorités de l’emmener.
Le procès de Sonko s’est ouvert entre-temps à Dakar, à plus de 400 kilomètres (250 miles) au nord, et a été immédiatement ajourné jusqu’au 23 mai après qu’il ne s’est pas présenté.
Son accusatrice Adji Sarr, une femme d’une vingtaine d’années, et la co-accusée de Sonko, Ndeye Khady Ndiaye, propriétaire du salon de massage où le viol présumé a eu lieu, étaient toutes les deux présentes.
“Je me sens bien. J’ai confiance. Nous allons gagner. C’est dommage qu’après avoir attendu deux ans pour un procès, il (Sonko) ait fui”, a déclaré Sarr avant l’ouverture des débats.
Sonko, 48 ans, qui était aussi récemment condamné à six mois de prison avec sursis pour diffamation et injures à l’encontre du ministre du tourisme, a nié l’accusation.
Sonko, président du parti PASTEF-Patriots, est arrivé troisième aux élections présidentielles de 2019.
Il dit que les poursuites judiciaires contre lui sont un complot visant à l’empêcher de contester le vote de 2024.
Sénégal est traditionnellement un phare de stabilité dans une Afrique de l’Ouest troublée, mais ces dernières années, elle a été secouée par des turbulences parfois mortelles.
Quand Sonko était arrêté en 2021plusieurs jours de manifestations ont fait au moins 12 morts.
Mardi, le ministère de l’Intérieur n’a pas directement attribué la mort des deux jeunes aux manifestations, mais a déclaré qu’il “exhorte vivement les parents à empêcher leurs enfants de participer à des manifestations violentes”.
Ces événements sont susceptibles “d’attaques, de vols, de pillages et d’autres actes de vandalisme”, a-t-il précisé.
(AFP)