Il a officiellement entamé son régime de semi-liberté. Pierre Alessandri, l’un des membres du commando ayant participé à l’assassinat du préfet Claude Erignac à Ajaccio en 1998, est sorti mardi matin de la prison de Borgo (Haute-Corse), dans le cadre de cette mesure d’adaptation de peine, qui commencé lundi.
Le régime de semi-liberté va lui permettre de travailler en journée à l’extérieur de la prison de Borgo, où il avait été transféré le 11 avril depuis la maison centrale de Poissy en région parisienne. Il a été embauché dans une société spécialisée dans l’élagage, le débroussaillage et l’aménagement de l’espace rural basée à Ponte-Novu (Haute-Corse).
En fin de journée, il devra retourner dans sa prison corse pour y passer la nuit. De même Pierre Alessandri continuera à y passer ses week-ends, sauf un week-end par mois pour lequel il bénéficie d’une permission de sortie.
Pierre Alessandri avait été arrêté en 1999, en compagnie d’Alain Ferrandi. Condamnés en 2003 à la réclusion criminelle à perpétuité, ils avaient fini de purger les dix-huit ans de leur période de sûreté en 2017 et étaient donc libérables depuis cette date. Mais Pierre Alessandri avait essuyé trois refus de la cour d’appel, face à ses demandes de libération conditionnelle avec semi-liberté probatoire. L’une de ces décisions avait été annulée en octobre par la Cour de cassation, qui avait renvoyé l’affaire pour qu’elle soit examinée à nouveau par la Cour d’appel.
Une mesure qui ouvre la porte à une libération conditionnelle
Le 31 janvier, la cour d’appel de Paris avait finalement accordé cette semi-liberté à Pierre Alessandri, contre les réquisitions du parquet. Cette mesure probatoire durera un an. « Sous réserve de la bonne exécution de cette mesure de semi-liberté, Pierre Alessandri sera ensuite admis au régime de la libération conditionnelle, pour une durée de dix années », avait précisé dans un communiqué le procureur général de Paris, Rémy Heitz.
De son côté, Alain Ferrandi saura le 23 février si la justice fait droit à sa troisième demande d’aménagement de peine. Cette décision de libération de Pierre Alessandri était intervenue sur fond de tensions entre les élus nationalistes corses et l’État, dix mois après la violente et mortelle agression d’Yvan Colonna par un codétenu, à la maison d’arrêt d’Arles, où il purgeait sa peine à perpétuité pour le meurtre du préfet Erignac.
L’agression du militant nationaliste, le 2 mars, puis sa mort, le 21 marsavait donné lieu à des manifestations en Corse, émaillées de heurts. Afin d’apaiser la situation, l’exécutif avait levé le statut de « détenus particulièrement signalés » de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, ce qui avait rendu possible leur transfèrement à la prison de Borgo.