Mort violente dans ce coin misérable de la capitale. Un toxicomane a été battu à mort durant la nuit de samedi à dimanche à la porte de la Chapelle au cours d’une rixe entre migrants sans domicile fixe.
C’est vers 21h45 que des témoins appellent les secours pour venir en aide à un homme gravement blessé sur ce qui était autrefois appelé la colline du crack. La victime gît à la sortie du périphérique porte de la Chapelle au niveau de l’embranchement de l’autoroute A1. L’équipe du Samu de Paris, arrivée sur place, tente de ranimer la victime, en vain. Son décès est constaté. L’identité de cet homme, qui serait Somalien, reste pour l’heure indéterminée.
Des coups de barre de fer
Les fonctionnaires interrogent des témoins qui racontent que la victime, connue dans le secteur comme étant un toxicomane, a été pris dans une rixe. « Un autre drogué somalien lui aurait donné des coups de barre de fer sur la tête avant de prendre la fuite », ajoute une source proche de l’affaire. Les agents ont étudié les images de vidéosurveillance pour tenter de le retrouver et des patrouilles ont été lancées à sa poursuite.
À 3 heures sur le quai de Seine (XIXe), un suspect, correspondant à la description de l’agresseur, a été interpellé. Il a été placé en garde à vue dans les locaux du deuxième district de police judiciaire de Paris, chargé de mener les investigations. Il devrait être entendu ce dimanche et pourrait être déféré au palais de justice, lundi ou mardi, pour y être mis en examen.
Ce n’est pas la première fois qu’un meurtre est commis dans ce lieu où survivent des migrants et des toxicomanes du crack. Il y a près de trois ans, en décembre 2020, un Soudanais, âgé d’une trentaine d’années, avait été égorgé place Auguste Baron à Paris (XIXe) par un autre SDF. Ce Tchadien de 36 ans lui aussi blessé avait été mis en examen trois semaines après les faits. Les deux hommes se battaient pour une place dans un abri de fortune.
Depuis les récentes opérations d’éviction, il y a moins de rixes et les camps de tentes ont presque disparu du paysage. Mais les quartiers de la Chapelle et la porte d’Aubervilliers restent des secteurs difficiles. « Un migrant complètement fou est entré dans ma boutique et il ne voulait plus sortir. Heureusement qu’un voisin est venu me prêter main-forte », raconte une commerçante. Un autre riverain se plaint de vols permanents lié à la présence des toxicomanes qui errent dans les rues à la recherche e quoi se payer leur dose. Chaque nuit un dispositif de la préfecture de police est mis en œuvre dans ce secteur et sur la place Stalingrad pour surveiller les consommateurs de crack.