Et maintenant la justice. Suspendu de sa charge la semaine dernière en raison de soupçons d’agressions sexuelles, qui lui valent une enquête canonique, le curé de la paroisse Saint-Germain de Pantin (Seine-Saint-Denis) est également visé par une enquête pénale, a indiqué ce lundi 17 avril le parquet de Paris, confirmant une information de La Croix.
Dimanche, le diocèse de Paris a fait savoir que le curé de la paroisse Saint-Germain de Pantin avait été suspendu de sa charge, sous le coup d’une enquête canonique, pour des accusations d’agressions sexuelles sur des jeunes femmes majeures entre 1993 et 2002. Cette annonce était intervenue au moment de la réouverture de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois de Pantin (Seine-Saint-Denis) après trois ans de rénovation.
Interrogé lundi par l’AFP, le diocèse a admis un « dysfonctionnement » dans la gestion de la nomination de ce prêtre. En effet, selon le diocèse, au moins trois signalements de la part de victimes présumées ont été faits auprès de l’Église, en 2019, 2020 et 2022. Ce qui n’a pas empêché l’évêque de Saint-Denis de nommer Jacques Gagey curé de la paroisse de Pantin en septembre 2022.
« Dysfonctionnement »
« Le service de prévention et gestion des abus du diocèse centralise les alertes concernant des personnes mineures au moment des faits, contrairement aux alertes concernant des personnes majeures, qui étaient jusqu’à présent gérées par chaque vicaire général en charge du prêtre. Cette manière de gérer en silo, sans centralisation de l’information, peut expliquer ce dysfonctionnement », a-t-on expliqué au diocèse.
Après une nouvelle alerte en novembre 2022, ce dernier précise avoir immédiatement signalé les faits au parquet, ce pour quatre victimes présumées au total. Si le curé n’a pas été suspendu à ce moment, c’est parce que « le parquet a demandé expressément que l’intéressé ne soit pas prévenu, de façon à ne pas perturber l’enquête », a indiqué une source proche du dossier. L’enquête canonique auprès du Vatican a été ouverte la semaine dernière.