Après une première cure en 1988, puis une deuxième en 1992, Daniel a replongé dans l’alcool quelques années plus tard. « J’ai repris avec une coupe de champagne. Je pensais que ça irait, mais le corps n’oublie pas. Le lendemain, je me rachetais de l’alcool. » Il commence à boire une bouteille, une bouteille et demie par jour. Peu à peu, ses proches se détournent de lui. « Mes amis ne voulaient plus me voir, je n’avais plus le droit de garder mes petits-enfants. Je n’étais pas violent mais j’avais des paroles blessantes, se souvient le retraité. L’alcoolisme crée de l’isolement. »
Le déclic viendra de son fils. « Il m’a dit qu’il ne voulait pas me voir mourir. » En 2010, il décide de repartir en sevragedans le service addictologie du centre hospitalier de Compiègne (Oise). Trois semaines pendant lesquelles il est coupé du monde extérieur, à boire énormément « d’eau sucrée » pour éviter toute déshydratation et à consommer des substituts médicamenteux. « Beaucoup de gens croient qu’on peut arrêter comme ça, du jour au lendemain, que c’est dans la tête, mais c’est une maladie, c’est très dur physiquement. »