Oubliez la voiture ! Avec une multitude de sites olympiques au cœur de Paris (et autant de « zones rouges » interdites à la circulation motorisée de transit mais pas aux vélos), avec des franchissements de la Seine restreints et des voies réservées aux accrédités sur plusieurs autoroutes et sur les deux tiers du périphérique, ce mode de déplacement sera sans doute très compliqué. Les JO, ce sera en transports en commun… ou à vélo !
Pour favoriser ce mode de déplacement alternatif, Paris 2024 a promis d’organiser des Jeux « 100 % cyclables », grâce à la création d’un réseau de plus de 400 km de pistes sécurisées desservant les sites de compétition (à l’exception de celui de Villepinte) et à l’aménagement de parkings vélos au plus près des enceintes sportives. À l’approche de la cérémonie d’ouverturecette promesse, qui était réclamée depuis des années par les associations cyclistessemble en passe d’être tenue.
« Toutes les pistes cyclables prévues par la préfecture de région vont être livrées », confirme Stéphane Aubry, responsable des mobilités au Cojo (comité d’organisation de jeux), en relevant cependant une modification par rapport au programme initial. Un changement « tristement symbolique » pour les défenseurs du vélo, puisqu’il porte sur le tronçon de l’avenue du Président-Wilson à Saint-Denis (la voie la plus directe entre Paris et le Stade de France) où la piste cyclable bidirectionnelle envisagée ne verra pas le jour.
Elle aurait pris trop d’espace aux véhicules à moteur… juste au-dessus de l’autoroute A 1 dont une voie sera neutralisée durant les Jeux pour être réservée aux véhicules accrédités. Pour rejoindre les sites olympiques de Saint-Denis depuis Paris, le RCO (réseau cyclable olympique) invitera donc les cyclistes à passer par l’Est, via la porte d’Aubervilliers puis la nouvelle piste bidirectionnelle qui a déjà été aménagée sur la rive gauche du canal Saint-Denis. « Elle n’est pas très large et risque de se révéler sous-dimensionnée si elle devient l’itinéraire majeur pour le Stade de France », notent les associations de cyclistes.
20 000 points d’attache au plus près des sites
Une fois arrivés au pied des sites olympiques, les cyclistes ne devraient en tout cas avoir aucun mal à stationner leur deux-roues. Financés par l’État, la Métropole du Grand Paris et les collectivités concernées, les parkings à vélos olympiques (de 500 à 2 000 places selon les sites) offriront en effet un total de 20 000 points d’attache !
« Nous n’avons pas de données sur le taux d’utilisation de ce type d’équipements inédits. Alors nous avons prévu large. Nous avons pris les chiffres des dernières enquêtes sur la part modale du vélo en Île-de-France et nous les avons multipliés par deux », résume-t-on à Paris 2024 qui supervisera la mise en place de ces parkings.
Pour des questions de « réversibilité », ils ne seront pas dotés d’arceaux de type « trombone » scellés dans le sol mais de racks d’arceaux mobiles. Que les cyclistes se rassurent : les organisateurs ont choisi trois modèles d’arceaux différents — plus qualitatifs que les peu appréciés racks de type pince-roue — « qui n’abîment pas les vélos ».
« On peut se féliciter que le vélo soit devenu un vrai sujet »
En accès libre, gratuits et permanents, les parkings ne seront « en service » que durant les épreuves, avec une présence humaine sur site, entre une heure et demie avant le début des compétitions et une heure et demie après, mais pas le reste du temps. Les titulaires de billets qui les utilisent seront priés d’y laisser leur casque et, le cas échéant, la batterie verrouillée sur leur VAE. Ces accessoires étant interdits dans les enceintes olympiques.
« Il y aura quelques renoncements par rapport à la promesse initiale », résume Jeanne Bruge, directrice adjointe du Collectif Vélo Île-de-France. « Mais on peut se féliciter que le vélo soit devenu un vrai sujet dans le plan de transport des Jeux. C’était loin d’être le cas il y a encore deux ans », précise-t-elle aussitôt. « Maintenant, nous avons hâte de voir comment les cyclistes vont s’emparer de ces nouveaux équipements. Le succès des Jeux cyclables doit servir d’exemple pour la suite », conclut-elle.