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Nouvelle-Calédonie : l’état d’urgence levé lundi soir, 480 gendarmes envoyés en renfort

by Jamesbcn
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Il est encore trop tôt pour savoir si la visite d’Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie a porté ses fruits. Toujours est-il que l’Élysée annonce, ce dimanche soir, dans un communiqué, que l’état d’urgence activé mi-mai sur l’île en proie aux émeutes « ne sera pas prorogé et prendra fin lundi à 20 heures », heure de Paris (5 heures, mardi, à Nouméa). Emmanuel Macron « rappelle que la levée des barrages est la condition nécessaire à l’ouverture des négociations concrètes et sérieuses », continue l’Élysée.

La présidence annonce également l’arrivée « dans les prochaines heures » de « 7 unités de forces mobiles supplémentaires, soit 480 gendarmes mobiles » qui viendront renforcer les « forces de sécurité intérieure engagées sur place ». Les violences « ne peuvent pas prétendre s’inscrire dans une action politique légitime », redit l’Élysée, appelant les élus « à rétablir le dialogue » pour aboutir au calme.

La ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, avait fait savoir samedi que la levée de l’état d’urgence ne pourrait être faite « qu’à la condition que les barrages soient levés et le calme revenu ». C’est finalement une autre stratégie qu’Emmanuel Macron a voulu adopter, voyant dans la levée de cet état d’urgence la possibilité de « permettre les réunions des différentes composantes du FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste, les indépendantistes) et les déplacements sur les barrages des élus ou responsables en mesure d’appeler à leur levée ».

Vers un référendum ?

Le territoire français du Pacifique Sud est plongé dans le chaos depuis le 13 mai, sur fond d’adoption à Paris d’une réforme prévoyant le dégel du corps électoral localc’est-à-dire son élargissement aux personnes établies depuis au moins 10 ans. Les partisans de l’indépendance jugent que ce dégel risque de « minoriser » encore plus le peuple autochtone kanak.

« Je peux aller à tout moment au référendum » sur cette réforme déjà adoptée par le Sénat puis l’Assemblée nationale, a fait valoir le chef de l’État, Emmanuel Macron, auprès du Parisien. Il rappelle toutefois sa volonté de voir les élus calédoniens s’entendre sur « un accord global qui viendrait enrichir le texte déjà voté par le Parlement ». Lors de son passage sur l’île jeudi, il leur a donné jusqu’à la fin juin pour trouver « un accord global » qui « puisse être soumis au vote des Calédoniens ».

Sur le terrain, la situation « demeure très difficile pour les habitants de l’île, en particulier dans le Grand Nouméa », avait relevé samedi soir la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, dans un communiqué. La levée des barrages, la sécurisation des sites et les déblaiements vont prendre énormément de temps. L’aéroport de Nouméa restera fermé aux vols commerciaux jusqu’au 2 juin.

Un appel au calme du FLNKS

Le FLNKS, principale composante indépendantiste, avait admis samedi qu’« aujourd’hui, l’objectif principal du mouvement indépendantiste est d’apaiser les tensions et de trouver des solutions durables pour notre pays ». « En ce sens, le FLNKS renouvelle son appel au calme et demande également à desserrer l’étau sur les principaux axes de circulation », ajoute le mouvement dans un communiqué.

Les indépendantistes réclament toujours le retrait de la réforme constitutionnellequi a provoqué les pires violences en 40 ans et réveillé le spectre des « Événements » qui, de 1984 à 1988, avaient fait près de 80 morts et craindre la plongée de la Nouvelle-Calédonie dans la guerre civile.

Le bilan des violences est passé vendredi à sept mortsle septième étant un homme de 48 ans dont l’identité n’a pas été communiquée, tué à Dumbéa par un policier. Ce dernier a été mis en examen dimanche pour coups mortels aggravés par l’usage d’une arme et placé sous contrôle judiciaire. Il a reconnu lors de sa garde à vue « avoir tiré un seul coup de feu, dans un geste réflexe pour se défendre, sans ajuster son tir vers la victime », dans un « contexte de forte hostilité » à l’endroit de ce policier et d’un collègue, dont le véhicule a été caillassé par un « groupe de 40 à 50 personnes ».

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