Cet été marque (enfin) le retour de Kleocollaboratrice non officielle de la Stasi (comprenez : tueuse à gages), dans la deuxième saison de la série éponyme sur Netflix. Pour l’occasion, on la retrouve toujours aussi… particulière. À la fin de la saison 1, on apprenait l’existence d’une valise rouge, sur laquelle, pour une raison mystérieuse, Kleo ne devait surtout pas mettre la main. Et forcément, cette fois, elle va faire tout son possible pour la trouver. Y compris tuer ceux qui se mettront sur son chemin.
Même si cette fois – et c’est l’une des principales différences entre les deux saisons – les assassinats gratuits sont moins nombreux, cela n’empêche pas une tuerie dès le début du premier épisode. De quoi se replonger instantanément dans l’univers de la série.
La mise en situation historique est une réussite
Cette saison, qui se déroule à la veille de la réunification allemande en 1990est donc plus posée que la première. Ou en tout cas, elle dégénère moins. Cela ne veut pas dire que les scènes absurdes et improbables ont disparu : elles sont l’ADN de la série. Si on est arrivé jusqu’à la deuxième saison, on le sait et on l’accepte.
Mais dans ces six épisodes, on apprend à mieux connaître la protagoniste, qui devient attachante et touchante, merveilleusement campée par Jella Haase. On plonge dans son enfance et son adolescence, dans ses craintes, ses doutes, ses quêtes et ses relations familiales pour le moins tumultueuses.
Couplée à une bande originale efficace et à un scénario bien ficelé, la mise en situation historique est une franche réussite. Spectateurs, on est immergé à la toute fin des années 1980 grâce aux tenues, coiffures, accessoires, véhicules et décorations intérieures d’époque, en particulier grâce aux tapisseries fleuries (très) chargées dans les maisons des personnages.
« Tu ne peux pas débarquer chez les gens avec une Kalachnikov ! »
Il y a aussi ce qui ne change pas. Dans cette deuxième saison, on rigole. Beaucoup. La violence se mêle au sarcasme et au deuxième (voire troisième) degré. Notamment lorsque Sven (Dimitrij Schaad) dit à Kleo, très sérieusement : « Tu ne peux pas débarquer chez les gens comme ça, avec une Kalachnikov, enfin ! »
Petit point noir, tout de même. Se déroulant à la fin de la Guerre froide, la série met en scène des représentants de la CIA, et donc des États-Unis, qui parlent parfois anglais (même dans la version française). Mais ce ping-pong entre plusieurs langues est parfois maladroit, car toutes les répliques n’ont pas été doublées. Autrement dit, le spectateur perçoit la différence de voix selon les langues parlées par les personnages.
Malgré tout, les révélations inattendues se succèdent, la fin captivante et haletante. Si vous n’avez pas vu cette saison (ou même la première), n’hésitez plus !
série d’espionnage allemande (2024) de Hanno Hackfort et Richard Kropf, avec Jella Haase et Dimitrij Dommage (6 épisodes d’environ 45 minutes).