Lors de son interpellation pour des faits de vol à l’étalage ce vendredi 14 juillet dans l’après-midi, Mamadou B., un homme âgé d’une quarantaine d’années, a indiqué aux forces de l’ordre être celui qui avait poussé une femme de 52 ans sur les rails du RER B plus tôt dans la journée. Il a été placé en garde à vue pour assassinat avant d’être conduit à l’I3P, l’hôtel psychiatrique de la préfecture de police.
D’après nos informations, ce même individu serait un récidiviste. En effet, en octobre 2011, un homme nommé Mamadou B., alors âgé de 30 ans, avait été placé en garde à vue après avoir projeté violemment un jeune homme sur les rails de la station Strasbourg-Saint-Denis.
La victime avait chuté, par miracle, dans la fosse anti-suicide et le conducteur de la rame avait eu le temps d’actionner les freins de sa machine. Le pousseur présumé, quant à lui, avait ensuite été interné à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police alors qu’il tenait des propos incohérents face aux enquêteurs.
L’individu correspond aux images de surveillance de la station
Le scénario semble donc s’être répété ce 14 juillet 2023, près de douze ans après les premiers faits. Avec, cependant, une issue beaucoup plus tragique et le décès de cette quinquagénaire. Ce vendredi, interpellé par une patrouille de la brigade de police secours de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) à 15h40 dans un magasin Auchan, l’individu aurait à nouveau tenu « des propos incohérents », selon une source policière.
Il aurait notamment expliqué avoir caché un sac contenant des couteaux près du tramway de Vitry, vouloir tuer des enfants ou s’en prendre à des personnes âgées. Il aurait aussi précisé avoir déjà fait un séjour en psychiatrie, relate une source policière. L’enquête a été confiée au 3e district de la police judiciaire parisienne.
Quelques heures plus tôt, à 9h30, c’est donc ce même homme qui est soupçonné d’avoir poussé une femme de 52 ans, de nationalité algérienne, sur les rails du RER B à la station Cité Universitaire dans le XIVe arrondissement de Paris. Si elle est parvenue à se relever, indique le parquet de Paris, elle « n’a pu éviter le train — qui circulait en direction du nord — qui l’a percutée ». La victime n’a pas survécu.
Mamadou B., quant à lui, correspond physiquement aux images de vidéosurveillance de la gare étudiée par les enquêteurs, nous confirme une source policière. La perquisition du domicile du suspect n’aurait rien donné. Les investigations se poursuivent.
En 2011, la victime de 25 ans était « tombée vraiment au bon endroit pour éviter d’être électrocuté et de se faire écraser par la rame », soufflait, à l’époque, un policier. « Il n’a pas vu venir son agresseur, poursuivait la même source. Ce dernier n’a pas dit le moindre mot. Il s’est juste dirigé vers lui, l’a empoigné fermement avant de le projeter sur les rails. »
Raya, 14 ans, happée à la même station
Un cas « typique » du pousseur de métro. « Vous attendez tranquillement votre rame et soudain une personne dont vous avez juste croisé le regard vous fait chuter volontairement sur les rails. L’homme interpellé n’est pas en possession de toutes ses facultés mentales », nous expliquait alors une autre source policière.
En trois mois, la station Cité Universitaire a été le théâtre de deux drames. Au mois de mai dernier, une adolescente de 14 ans, Rayachutait accidentellement sur les rails juste avant l’entrée en gare du train. La jeune fille n’avait pas eu le temps de se mettre en sécurité et a été mortellement happée par la rame.