Deux individus ont été interpellés après la mort suspecte d’un principal dans l’enceinte de son collège le 11 août dernier, à Lisieux, dans le Calvados, indique le procureur de la République de Caen ce mercredi.
Les deux jeunes sont un mineur de 17 ans et un majeur de 19 ans, ancien élève de l’établissement. Ils « ont reconnu s’être introduits dans le collège en fracturant une porte », a indiqué le procureur Joël Garrigue dans un communiqué. Mais ils disent « avoir quitté les lieux avant l’arrivée de Stéphane Vitel », le principal, « ce qui semble confirmé par l’exploitation du téléphone de l’un d’entre eux ».
Le mineur de 17 ans s’est présenté lundi soir aux forces de police, et a admis « qu’il s’était introduit par effraction au terme d’une soirée alcoolisée, accompagné » d’un jeune de 19 ans, a précisé le procureur de la République de Caen lors d’une conférence de presse mercredi soir.
Les deux jeunes avaient, jusqu’à présent, des casiers judiciaires vierges. Ils seront déférés au parquet de Caen, « seul parquet du département habilité à exercer l’action publique en ce qui concerne les mineurs ». Une information judiciaire a été ouverte et les deux jeunes seront mis en examen pour « intrusion » dans l’établissement scolaire, ainsi que « dégradation de biens d’utilité publique ». Ils risquent jusqu’à sept ans d’emprisonnement.
Des circonstances à éclairer
Les circonstances du décès de Stéphane Vitel, 48 ans, principal du collège Pierre-Simon de Laplace, à Lisieux, restent mystérieuses. Son autopsie « n’a pu ni exclure l’intervention d’un tiers ni établir avec certitude une cause naturelle du décès » et des analyses complémentaires ont été requises, avait annoncé lundi le parquet.
L’autopsie du corps du principal « a permis de constater des lésions cutanées assez minimes sur l’ensemble du corps ainsi qu’un traumatisme crânien au niveau du côté gauche », mais « ces lésions ne sont pas la cause du décès », a ajouté le parquet ce mercredi. Les examens ont aussi révélé la présence d’un « œdème pulmonaire associé à une pathologie cardiovasculaire ancienne et pas traitée ».
L’homme est décédé vendredi dernier, alors qu’il s’apprêtait à partir en vacances avec son épouse et leurs deux enfants. C’est là qu’il avait été informé du déclenchement d’une alarme anti-intrusion dans le collège. Il avait alors fait un détour pour s’y rendre, rentrant seul dans le bâtiment. Inquiète de ne pas le voir revenir, sa fille était entrée et l’avait trouvé sans connaissance.
Les secours sont intervenus rapidement mais n’ont pu réanimer le quadragénaire. L’épouse de Stéphane Vitel, Jeanne Mailhos Vitel, a affirmé à plusieurs médias sa certitude qu’il s’était « fait agresser, un coup à la tête je crois ». Elle avait également indiqué avoir vu une voiture « partir en trombe » avant qu’elle n’entre dans le collège.
Un juge a été saisi « contre X » pour le décès de Stéphane Vitel, a précisé le parquet de Caen mercredi. L’objectif « est de déterminer les circonstances exactes de son décès, et de savoir si c’est le résultat d’un meurtre, ou de circonstances ou de causes naturelles ».