Plusieurs rassemblements d’extrême droite en soutien à Thomas, jeune homme tué à Crépol (Drôme) le 18 novembre lors d’un bal, ont été interdits dans certaines villes ce vendredi et ce week-end. Des violences liées à des militants d’ultradroite avaient notamment éclaté à Romans-sur-Isère (Drôme) à la fin novembre, quelques jours après le décès de Thomas. Le point sur ces nouvelles interdictions.
Bordeaux
Déjà le 1er décembre, la préfecture de Gironde avait interdit un rassemblement en hommage à Thomas face à « des risques de troubles à l’ordre public ». Même décision prise jeudi pour interdire un rassemblement prévu ce vendredi à 19 heures sur la place de la Bourse, dans le centre de Bordeaux (Gironde). « Ce rassemblement, déclaré en préfecture, présente un risque avéré de violences », justifie la préfecture dans un communiqué. D’après Sud Ouestl’appel à la mobilisation émanait du syndicat étudiant marqué à l’extrême droite, la Cocarde.
Dans le même temps, le préfet de Gironde Étienne Guyot a interdit tout « cortège, défilé et rassemblement non déclaré de 18 heures à minuit sur certaines voies et espace publics du centre-ville ». « Des manifestations, dont certaines non déclarées, opposant des groupes d’extrême gauche et d’extrême droite sont fortement susceptibles d’être organisées ce jour-là dans l’hypercentre ville de Bordeaux, comme en témoignent les appels sur les réseaux sociaux », s’est défendu le préfet.
L’Offensive Antifasciste Bordeaux a en effet appelé sur ses réseaux sociaux à un « nouveau rassemblement en réponse à l’appel à la mobilisation de groupes d’extrême droite ».
Toulouse
À Toulouse (Haute-Garonne), la préfecture a décidé d’interdire tout rassemblement dans l’hypercentre ce vendredi, d’après Actu Toulouse. « Ce rassemblement (…) devrait attirer plusieurs groupuscules d’ultra-droite (…) En réaction, la mouvance ultragauche et antifasciste toulousaine a lancé un appel à un contre-rassemblement non déclaré, sur les réseaux sociaux », indique la préfecture dans un communiqué cité par Actu Toulouse. « Si les deux groupes opposés se trouvent en contact, il est à craindre que des affrontements violents se déroulent. »
Ce rassemblement était organisé à l’appel du groupuscule d’extrême droite « Furie Française », selon La Dépêche du Midi. « Les Toulousains en ont marre, ils ne se laisseront plus faire, nous seront présents à leurs côtés pour manifester ce vendredi contre l’insécurité ! », indiquait la Furie Française sur ses réseaux sociaux en appelant à dire « stop au massacre des Français ».
Brest
Ici aussi, la préfecture du Finistère a pointé du doigt « les risques prévisibles de troubles à l’ordre public », d’après le Télégrammepour interdire un rassemblement prévu ce vendredi soir. Celui-ci devait se tenir notamment devant le tribunal de Brest à l’appel de militants d’extrême droite pour dire « stop aux massacres des Français ».
Un contre-rassemblement d’extrême gauche est aussi prévu ce vendredi soir. D’après le Télégramme, il n’a pas été interdit.
Visites
À Tours (Indre-et-Loire), deux rassemblements devaient se tenir en même temps, rapporte la Nouvelle République. Tous deux ont été interdits par la préfecture du département « en raison du risque de troubles à l’ordre public et de l’urgence attentat ». « Les services de police sont extrêmement sollicités par le plan Vigipirate, la sécurisation des fêtes de Hanouka et la sécurisation du marché de Noël. Dans ces circonstances, seule une interdiction des deux manifestations est de nature à prévenir les troubles à l’ordre public prévisibles », détaille-t-elle d’après la Nouvelle République.
Le premier rassemblement était organisé à l’appel d’un groupe d’extrême droite tourangeau « Des Tours et des lys », selon le média local. Le second l’était par deux collectifs d’extrême gauche : « Tours antifasciste » et la « Bande antifasciste tourangelle ». « Ces appels à manifester, prévus le même jour, à la même heure, devant la mairie de Tours, interviennent dans un contexte particulièrement sensible lié aux violences commises lors des manifestations organisées par des militants de l’ultra-droite à Romans-sur-Isère et à Lyon », a détaillé la préfecture auprès du quotidien.
Thomas, 16 ans a été mortellement poignardé au cours d’une altercation entre des convives et une dizaine de jeunes extérieurs au village, lors d’un bal organisé à Crépol (Drôme). Huit autres personnes avaient été blessées.