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Mort de Nahel : Marseille, Paris, Grenoble… une quatrième nuit de violences moins généralisées

by Jamesbcn
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Il fallait donc attendre minuit. Longtemps, les zones de tensions entre émeutiers et forces de l’ordre semblaient se cantonner vendredi soir à certaines villes, comme Marseille, Lyon ou encore Grenoble. Au point, même, de croire à un apaisement franc en Île-de-France, où de nombreuses municipalités ont décidé de mettre en place un couvre-feu.

Ce n’est pas tout à fait ce qu’il s’est passé. À l’heure où Cendrillon est censée être rentrée pour s’endormir paisiblement, c’est un camion blindé de la BRI qui a fait son apparition dans le quartier Pablo Picasso à Nanterre. Comme le témoin de l’ampleur du dispositif déployé aux quatre coins du pays. Non loin de là, un camion vient de prendre feu. Les premiers tirs de mortier se font entendre. Tout comme les sirènes des camions de pompiers. Les émeutiers tentent de mettre en place des barricadesmais les forces de l’ordre, déployées en nombre dans la ville endeuillée, interviennent rapidement. Ce qui n’a pas permis d’empêcher le départ de plusieurs feux de véhicules, dont un bus. Plus tard, neuf individus armés de cocktails molotov ont été appréhendés par les forces de l’ordre, a fait savoir la préfecture sur les réseaux sociaux.

VIDÉO. Voiture-bélier, pillages, incendies… Les magasins pris pour cibles

À Paris, la situation s’est tendue en début de soirée au niveau de la place de la Concorde, où les policiers ont mis un terme à un rassemblement interdit. Pendant plusieurs dizaines de minutes, la rue de Rivoli s’est muée en théâtre des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Ces dernières sont également intervenues plus tard aux Halles.

D’autres villes franciliennes ont été concernées par ces embrasements. À Bondy, des pilleurs se sont attaqués à un magasin Conforama et à un Darty. Malgré plusieurs charges menées par le Raid, certains ont réussi à s’emparer d’écrans plats et de cartons. À Saint-Denis, les émeutiers ont tenté de mettre le feu au centre administratif, ont rapporté les autorités au Parisien. En Seine-et-Marne, la préfecture affirme que les incidents ne sont pas vraiment comparables à ceux de la veille. Les autorités ont tout de même dû faire face à un début d’incendie au centre commercial l’Abbaye à Dammarie-les-Lys.

« La république va gagner, pas les émeutiers »

Dans le Val-d’Oise, la mairie de Persan a été particulièrement touchée. Selon nos informations, l’édifice a été attaqué par plusieurs dizaines d’individus. Il a ensuite été vandalisé avant d’être incendié. La situation était également tendue à Argenteuil, où ont été signalés des tirs de mortiers et des voitures incendiées.

Mais c’est bien à Lyon, Marseille ou encore Grenoble que les événements les plus graves ont été constatés. Plus tôt dans la soirée, de nombreux émeutiers se sont livrés à un véritable pillage des centres-villes. Dans la Cité phocéenne, une forte détonation a même été ressentie sur le Vieux-Port sans que l’on en connaisse les raisons exactes au moment où nous écrivions ces lignes. C’est à Marseille que les forces de l’ordre ont procédé au plus grand nombre d’interpellations. Une armurerie a notamment été dévalisée. Les débordements étaient tels que le maire de la ville Benoît Payan a réclamé des renforts policiers pour faire face aux dégradations. Une demande immédiatement acceptée par le ministère de l’Intérieur.

Pendant plusieurs heures, à Lyon, de violents affrontements ont opposé les émeutiers et les forces de l’ordre. Notamment lorsque les forces de l’ordre ont été contraintes de disperser un rassemblement non autorisé en hommage à Nahel. Des vitrines enfoncées, des boutiques pillées et même des tirs de Kalachnikov ont par ailleurs été recensés par les autorités. L’intérieur d’un poste de police a quant à lui été saccagé dans le 4e arrondissement de la ville.

À Grenoble, des centaines de jeunes ont investi le centre-ville, où ils n’ont cessé de dévaliser les magasins, notamment des enseignes de vêtements ou encore de téléphonie mobile. Au cœur de la nuit, le ministre de l’Intérieur a également déploré des actes d’une extrême gravité à Montpellier. À Strasbourg, en plein après-midi, des pillards se sont quant à eux attaqués à un Apple Store.

En déplacement à Mantes-la-Jolie, le ministre de l’Intérieur semble avoir voulu se montrer quelque peu optimiste quant à l’évolution de ces violences. « La république va gagner, pas les émeutiers », a-t-il lancé devant les caméras de télévision. Car si des centaines d’individus ont été interpellés cette nuit, lui relève que les violences de la nuit ont été d’une intensité « bien moindre », avec « des départements extrêmement calmes ».

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