Petit-déjeuner des nouveaux ministres à Matignonpassations de pouvoirs, puis premier Conseil des ministres à l’Élysée. Le gouvernement Barnier fait ses premiers pas ce lundi. Les 39 nouveaux ministres et secrétaires d’État, très majoritairement issus de la macronie et de la droite, se sont réunis pour la première fois à 8 heures à Matignon.
Si cette réunion avait pour but autour d’un café de « mieux se connaître », le Premier ministre a fixé la ligne de conduite que devront adopter les ministres et plus largement le gouvernement.
Il les a invités à « agir plus que communiquer » et à « agir avant de communiquer ». « Pas d’esbroufe s’il vous plaît », a-t-il lancé en leur demandant « d’avoir du respect pour tous nos concitoyens et pour tous les partis politiques et d’écouter tout le monde ». Selon lui, « les meilleures idées doivent venir de tout le monde ».
Nous pouvons « nous appuyer sur les atouts de la France pour réussir » a-t-il déclaré en fixant une méthode : « en unifiant le pays, en apaisant, en réduisant les tensions. En ciblant notre action sur les solutions. Sans ouvrir de nouvelles confrontations ».
Il a notamment demandé aux ministres de répondre systématiquement et rapidement aux courriers émanant de Français ou d’associations, de privilégier des déplacements moins nombreux mais d’une ou deux journées, en « prenant le temps d’écouter les Français, tous les acteurs locaux, les élus et les administrations déconcentrées ». Mais aussi « pas de petites phrases, pas de promesses excessives et une grande discipline ».
« Nous avons besoin d’un nouveau style »
Michel Barnier veut donc « une méthode faite de respect et de dialogue avec le Parlement, les oppositions, les collectivités territoriales, vos écosystèmes, les partenaires sociaux, les commissaires européens. Sans jamais perdre de vue les Français ».
Selon lui, la « simplification, la sobriété, les résultats rapides. C’est ce que les Français attendent. Ils sont notre meilleur soutien », a-t-il conclu. .
Une tache qui ne sera pas simple alors que son équipe est déjà traversée par des tensions. En outre, il a promis un gouvernement « républicain, progressiste et européen ».
Le Premier ministre avait déjà appelé, dimanche, son gouvernement à travailler dans la « plus grande cohésion » et la « plus grande fraternité ». « Je savais que composer le gouvernement serait difficile », a-t-il reconnu en ajoutant : « Moi ce qui m’intéresse, c’est de créer une ambiance qui permettra à toutes les énergies de s’exprimer. » Le Savoyard a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une cohabitation, « parce que l’essentiel du socle parlementaire qui va accompagner le gouvernement est constitué de députés, de sénateurs, qui ont pour beaucoup soutenu, accompagné, le président de la République depuis sept ans et en même temps, il n’y a pas de majorité ».
Michel Barnier a redit dimanche sur France 2 qu’il n’entendait pas créer « de polémique » avec le chef de l’État, même s’il a affirmé que les « domaines réservés » du président étaient « aussi des sujets » qui « l’intéressaient », désireux de travailler avec lui dans un « esprit de compromis positif, dynamique ».