Les accusations contre Patrick Pelloux avaient fait office d’électrochoc. Après des témoignages de violences sexistes et sexuelles à l’hôpital, l’instance représentative des médecins des centres hospitaliers universitaires (CHU) s’engage vendredi à appliquer la « tolérance zéro » à l’égard de tout médecin coupable, et promet de « protéger » les victimes et témoins qui se « signalent ».
Dans une enquête de Paris Match publiée la semaine dernière, Karine Lacombe, cheffe de service hospitalier des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, a accusé le médiatique urgentiste Patrick Pelloux de « harcèlement sexuel et moral ». L’article a rapidement déclenché une vague de réactions et d’autres témoignages, sur les réseaux sociaux ou auprès de certains syndicats et associations représentatifs des jeunes professionnels, internes ou étudiants en santé.
Outre les témoignages directs d’agressions vécues dans divers établissements, beaucoup de soignantes ont dénoncé une « culture carabine » (d’étudiants en médecine) et « patriarcale » installée à l’hôpital et favorable aux violences sexistes et sexuelles. Elles ont aussi déploré une tradition d’omerta, dans un monde très hiérarchisé ou les victimes craignent pour leurs carrières.
« Ne laisser aucun signalement sans réponse »
« Par leur rôle et les compétences qui leur sont conférées », les commissions médicales d’établissement (CME) – instances représentatives des médecins hospitaliers – « sont amenés à connaître et à traiter des cas de violences sexuelles et sexistes qui leur sont signalés », écrit vendredi dans un communiqué la conférence des présidents de CME de CHU. La conférence des présidents « s’engage à appliquer un principe de tolérance zéro à l’égard de tout membre de la communauté médicale qui se rendrait coupable de manière avérée de telles violences, dans le respect des procédures juridiques », écrit-elle.
L’instance appelle aussi les personnels « à signaler les cas dont ils seraient victimes ou témoins », promet « de ne laisser aucun signalement sans réponse, et s’engage à prendre toute disposition utile pour protéger la poursuite de leurs carrières ». Les présidents plaident enfin pour que soit « renforcée, en lien avec les directions des hôpitaux et celles des facultés de médecine, la politique de prévention de la violence sexuelle et sexiste ».