Elle s’empare du dossier. La Défenseure des droitsClaire Hédon, annonce ce jeudi se saisir des cas de deux manifestants grièvement blessés à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) samedi, dans le cadre des affrontements en marges de la mobilisation contre le projet de mégabassines.
L’institution explique s’être saisie d’office « au regard de la gravité des blessures occasionnées, possiblement par des armes de force intermédiaire, dans un contexte de manifestations ». Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait confirmé lundi l’usage « d’armes intermédiaires » par les forces de l’ordre à Sainte-Soline, mais également souligné « qu’aucune arme de guerre » n’avait été employée.
Cette enquête, de manière indépendante, visera à déterminer « les circonstances dans lesquelles ces blessures ont été occasionnées, et des conditions dans lesquelles les personnes blessées ont été secourues », a précisé la Défenseure des droits.
Deux plaintes pour « tentative de meurtre » déposées par les familles
Dans deux rapports, préfecture et gendarmerie défendent une riposte ciblée et proportionnée face à 800 à 1 000 manifestants « radicaux ». La Ligue des droits de l’homme dénonce au contraire « un usage immodéré » de la force sur l’ensemble des manifestants, dès qu’ils ont approché la réserve d’eau.
Deux des manifestants gravement blessés dans les Deux-Sèvres samedi, âgés de 32 et 34 ans, sont toujours dans le coma, et le pronostic vital de l’un d’entre eux est toujours engagé. Leurs familles ont annoncé porter plainte pour « tentative de meurtre ». Peu après les faits, une polémique a éclaté, plusieurs manifestants et organisations accusant les forces de l’ordre d’avoir entravé le passage des services de secours.
Plus tôt dans la journée, en marge de son déplacement dans les Hautes-Alpes, Emmanuel Macron avait dénoncé les violences qui avaient eu lieu à Sainte-Soline, évoquant « des scènes de violences inacceptables » du côté des manifestants. « Chez certains une forme d’habitude de la violence s’installe, il faut la combattre avec beaucoup de fermeté », avait-il commenté, demandant à « toutes les forces politiques républicaines d’être parfaitement clair sur ce sujet ».