La cour d’assises des mineurs a condamné vendredi à des peines allant de 7 à 25 ans de réclusion criminelle six accusés travaillant pour un réseau de drogue marseillais qui, en 2020, avaient séquestré et torturé deux petites mains du trafic, violant l’un d’eux.
Souhaitant gagner de l’argent, un collégien de la région âgé de 15 ans et un adolescent de 16 ans originaire de région parisienne, recrutés par des trafiquants de la cité de la Busserine dans les quartiers nord de Marseille, avaient été retenus, coupés de leurs proches, forcés à travailler gratuitement. Durant leur séquestration dans la cité, quatre jours pour l’un, près d’un mois pour l’autre, ils avaient été régulièrement frappés, brûlés, étranglés jusqu’à l’évanouissement.
La plus grosse peine pour le gérant du réseau
La cour d’assises des Bouches-du-Rhône a qualifié de séquestration accompagnée d’actes de torture et de barbarie en bande organisée le calvaire subi par les deux victimes qui ont témoigné devant les jurés lors de débats à huis clos. L’un des deux adolescents victimes, hospitalisé dans la région parisienne dans un état d’anémie, était couvert de cicatrices et de traces de brûlures.
Considéré comme l’un des principaux acteurs des faits, celui qui faisait office de gérant de terrain du réseau, un garçon âgé de 18 ans à l’époque des faits, a écopé de la plus lourde peine, 25 ans de réclusion.
Parmi les accusés, trois étaient mineurs au moment des faits, âgés de 17 ans. En dépit des lourdes peines prononcées, la cour leur a fait bénéficier de l’excuse de minorité qui divise par deux la peine maximale encourue. L’un d’eux a été condamné à 18 ans de réclusion, la cour d’assises l’ayant également condamné pour le viol d’une des victimes.
Une sixième accusée, une femme de 66 ans, condamnée aussi
Le jeune accusé avait reconnu avoir imposé une fellation dans une cave de la cité, qu’il avait filmée, menaçant ensuite de sa diffusion sur les réseaux sociaux. Deux autres accusés ont été condamnés à quinze et sept ans de prison.
Une sixième accusée, une habitante de la cité de 66 ans, a été condamnée à huit ans de prison. Elle a été reconnue coupable d’avoir pris part à la séquestration en hébergeant la nuit les petites mains du réseau chez elle, dans une chambre fermée à clé.
Ces petits guetteurs et revendeurs ont raconté que « la vieille », comme ils la nommaient, dénonçait de fausses tentatives de fuite, ce qui se soldait par des représailles violentes de la part des membres du réseau. Une troisième victime, elle aussi séquestrée, avait subi des entailles au couteau sur les mains afin de « tester sa résistance à la douleur ».
