« Plusieurs fonctionnaires de police ont été placés en garde à vue » à Marseille (Bouches-du-Rhône) dans une enquête ouverte pour violences en réunion, début juillet, dans la cité phocéenne, en marge des émeutes qui ont suivi la mort de Nahela annoncé le parquet mardi. Selon nos informations, parmi les six fonctionnaires se trouve une commandante de police.
Ces gardes à vue interviennent dans le cadre de l’information judiciaire ouverte le 5 juillet à la suite des blessures constatées sur Eddy, un jeune homme de 21 ans, qui avaient conduit à son hospitalisation dans la nuit du 1er au 2 juillet, précise le parquet de Marseille, confirmant l’information initiale de la chaîne de télévision LCI. Cette information judiciaire avait été ouverte pour violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours.
« Les faits se seraient déroulés dans le centre-ville de Marseille », avait spécifié le parquet, sans autre précision, dans son communiqué annonçant l’ouverture de cette enquête, dont la police judiciaire et l’Inspection générale de la police nationale, la police des polices, ont été co-saisies.
Selon nos informations, la commandante, confrontée à une vidéo des faits, a indiqué aux enquêteurs que les images étaient de mauvaise qualité et qu’elles ne permettaient pas d’identifier les fonctionnaires.
Une autre enquête
Selon BFMTV, sept policiers avaient été placés en garde à vue dans un premier temps pour ces faits : selon la version de la victime, lorsqu’elle sortait du travail pour rejoindre un ami, elle serait tombée sur des policiers en civil qu’elle identifie comme membre de la brigade anticriminalité (Bac). Le jeune homme aurait alors reçu un tir de flash ball et aurait été passé à tabac. L’un des sept policiers mis en cause a déjà été relâché, six autres demeurent en garde à vue sous l’autorité de l’inspection générale de la police nationale (IGPN).
Le 4 juillet, le parquet de Marseille avait annoncé l’ouverture d’une autre enquête, confiée à ces deux mêmes services, sur la mort d’un jeune homme de 27 ansprobablement après un « choc violent au niveau du thorax » causé par un projectile de « type flash-ball » dans le centre-ville de la cité phocéenne, au cours de la même nuit du 1er au 2 juillet.
VIDEO. Émeutes à Marseille : un homme de 27 ans est mort d’un « probable » tir de LBD
Mohamed Bendriss, marié, père d’un enfant et dont la veuve attend un deuxième enfant, avait perdu la vie après avoir fait un malaise alors qu’il circulait à scooter. La ville était alors secouée par de violentes émeutes dans le sillage de la mort de Nahel à Nanterre, tué par un policier lors d’un contrôle routier, et un dispositif policier fortement renforcé avait été déployé. C’est lors de son autopsie qu’avait été repérée sur sa poitrine la trace de ce qui pourrait être l’impact d’un tir de LBD.