L’OM l’a fait ! Battu au match aller (1-2) et longtemps balbutiant, Marseille a finalement renversé Benfica (1-0 a.p., 4-2 aux tirs au but), jeudi en quarts de finale retour de Ligue Europa. Un but de l’entrant Faris Moumbagna (80e) a propulsé les Phocéens en prolongations, avant de l’emporter aux tirs au but, au bout d’une nuit irrespirable.
Moribond en championnat (neuvième avec un match en moins), l’OM poursuit donc sa saison aux deux visages et défiera l’Atalanta, tombeur de Liverpool (3-0, 0-1) pour sa première demi-finale de C3 depuis 2018. Les Marseillais, éreintés en fin de match, peuvent remercier Angel Di Maria. En échec face à Pau Lopez (98e), le bourreau habituel des clubs français a manqué sa tentative lors de la séance de tirs au but. Le portier espagnol a également repoussé le tir au but d’Antonio Silva. Tout l’inverse des Marseillais, adroits et qui ont converti leurs quatre tentatives malgré la fatigue et la pression.
Un match fini sur les rotules et avec deux minots
Le héros de la compétition, Pierre-Emerick Aubameyang (10 buts jusque-là), n’a pas marqué dans le jeu. Mais c’est tout comme, puisque le Gabonais, une nouvelle fois au-dessus du lot, a distillé un caviar du gauche dont s’est nourri Moumbagna pour remettre les deux équipes à égalité sur l’ensemble des deux matchs. Aubameyang a ensuite été proche d’un but d’anthologie, mais son lob a frôlé la lucarne portugaise (101e).
Ce dénouement heureux, Marseille en a longtemps rêvé. Volontaires mais trop rarement dangereux, les Olympiens ont peiné à réellement inquiéter Anatoliy Trubin. Sur les rares tirs cadrés (quatre avant le but de Moumbagna), le portier ukrainien s’est imposé, devant Illiman Ndiaye (8e), Geoffrey Kondogbia (69e) ou Jordan Veretout (65e), malgré une faute de main initiale. Pour le reste, l’OM a montré qu’il n’était pas neuvième de Ligue 1 par hasard et a multiplié les erreurs techniques et autre mauvais choix. Plombé par ses blessures (Jonathan Clauss, Valentin Rongier, Ismaïla Sarr ou Quentin Merlin), Marseille a terminé avec une équipe très remaniée, où figuraient deux minots, Gaël Lafont et Raimane Daou, et un Jordan Veretout crampé et à bout de forces.
Cruelle désillusion pour Lille
Malgré ces handicaps, l’OM a trouvé le supplément d’âme pour poursuivre son épopée européenne. À ce jeu, les Phocéens ont été aidés par une équipe de Benfica très pâle et par un Pau Lopez inspiré, devant Rafa Silva (74e) Angel Di Maria (98e). Pas loin d’être miraculés, comme ils l’avaient été à Villarreal (1-3, 4-0 à l’aller) au tour précédent, les Marseillais poursuivent leur épopée. Eux-mêmes battus aux tirs au but face au Panathinaïkos au troisième tour préliminaire de Ligue des champions en août, les Olympiens se sont rattrapés dans l’exercice. « On est très content, surtout pour les supporters, confie Pau Lopez au micro de M6. C’est une saison compliquée pour tout le monde, les supporters méritent ça. Je suis content pour le travail de l’équipe. On a eu des jeunes joueurs, on a tout donné, content pour tout le monde. C’est une saison compliquée, mais on est très bien en Ligue Europa. »
Les joueurs marseillais sont restés longtemps, sur la pelouse du Vélodrome pour partager leur bonheur avec un public en plein délire. « C’est un des plus beaux jours de ma carrière, confie Leonardo Balerdi. Ici, avec nos supporters, mon père et mon amie… C’est magnifique, je suis très ému. On a des choses à faire, j’espère qu’on continuera notre chemin. On a fait un match exceptionnel, même si Benfica a aussi été bien. C’est difficile de venir ici, ils ont joué leur jeu. On a été bien, avec beaucoup de jeunes qui ont fait des choses magnifiques et nous ont beaucoup aidé. On peut rêver avec ça.
Lille ne peut pas en dire autant. Quelques minutes plus tôt, le Losc a essuyé une désillusion cruelle en s’inclinant face à Aston Villa aux tirs au but (1-2, 2-1 a.p., 3-4 aux tirs au but) en quarts de finale de Ligue Europa Conférence. Le Losc, dominateur comme à l’aller, a tenu la qualification jusqu’à la 87e. Mais les Dogues se sont heurtés à Emiliano Martinez, une nouvelle fois bourreau des Français. Conspué tout au long de la partie, l’Argentin s’est fait un malin plaisir à détourner deux tentatives lilloises lors de la séance.