Son nom est à peine évoqué, qu’il crée déjà des remous. La sénatrice LR de Loire-Atlantique, présentée par Michel Barnier au président de la République dans son ébauche de gouvernement ce jeudi soir pour succéder à la macroniste Sarah El Poilue à la tête du ministère de la Famille, a rapidement fait polémique. La raison ? Des positions et votes jugés conservateurs et incompatibles avec son futur maroquin, que ce soit en matière de droits des femmes, ou de ceux des personnes LGBT +.
L’ancienne vice-présidente du conseil régional des Pays de la Loire a en effet défilé dans la rue au côté de la Manif pour Tous, pour s’opposer au mariage gay, en 2013, comme il est possible de le voir sur certains de ses publications sur Twitter, exhumées par certains internautes. Plus récemment, elle s’est également illustrée en votant contre la constitutionnalisation de l’Interruption volontaire de grossesse (IVG).
En 2016, elle avait aussi annoncé sa décision de suspendre une demande de subvention d’un festival de cinéma LGBT +, à Nantes (Loire-Atlantique). Ce denier, jugeait-elle, promouvait des pratiques illégales en France, en diffusant le témoignage d’un couple de pères ayant eu recours à la gestation pour autrui (GPA), une pratique effectivement prohibée en France.
« Ce serait une immense colère »
En 2021, Laurence Garnier faisait également partie des 28 sénateurs qui avaient voté contre la proposition de loi visant à rendre délictuelle les thérapies de conversion, qui prétendaient guérir l’homosexualité, en convertissant les personnes LGBT à l’hétérosexualité. Le patron des Républicains au Sénat, Bruno Retailleau – quant à lui pressenti pour succéder à Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur – avait aussi voté contre.
Plusieurs élus s’offusquent de ces positions sur les réseaux sociaux. « Contre le droit à l’IVG, Manif pour tous, contre les thérapies de conversion… Voici Laurence Garnier, qui serait annoncée ministre de la famille. J’ai plus les mots. Juste une folle colère », a écrit sur X l’eurodéputée insoumise Manon Aubry. « Ce serait une immense colère », a souligné de son côté la députée Nouveau Front populaire de Paris, Sarah Legrain, sur la même plateforme.
« En tant qu’association œuvrant pour l’égalité des droits LGBTI nous nous inquiétons de la capacité de Laurence Garnier à défendre les droits de toutes les familles ! », dénonce enfin l’association Gaylib, qui milite pour les libertés des personnes LGBT.