Un grand panneau rectangulaire, garni de multiples photos, que la mère de Lucas tient fermement en tête de cortège. Quelque 200 personnes se sont rassemblées ce dimanche après-midi à Épinal, dans les Vosges, pour une marche blanche en mémoire de l’adolescent de 13 ans qui a mis fin à ses jours le 7 janvier dernier.
Séverine, sa maman, a brièvement pris la parole à la fin de la marche. « Mon bébé, tu resteras à jamais dans mon cœur. Tu es dans mes pensées à chaque instant qui passe. Le temps s’est arrêté, mon monde s’est écroulé (…) À tout jamais mon bébé je t’aime », a-t-elle dit en étouffant ses sanglots, remerciant tous les participants.
« Ayez de courage de vivre et de vous battre pour ce que vous êtes », a-t-elle ajouté plus tard.
Juste avant elle, c’est la marraine de Lucas qui s’est exprimée, plus longuement, incitant les parents à « protéger leurs enfants », et invitant les enfants à se confier : « Les enfants, parlez à vos parents si vous avez des problèmes surtout », a-t-elle appuyé.
« Il était si pétillant, avec son petit grain de folie »
Ses quelques mots ont aussi dressé le portrait de Lucas, « un garçon qui avait plein d’ambitions et de rêves ». « Il aimait la musique. Il écoutait Adèle en boucle, pendant des heures et des heures », a-t-elle évoqué. Le garçon « aimer se balader en forêt » et s’y était « construit une cabane ». « Il voulait faire de la coiffure son métier », raconte encore cette proche. « Il aimait dessiner pour rendre le monde plus beau et coloré à ses yeux, il était si pétillant, avec son petit grain de folie ».
Une enquête pour harcèlement a été ouverte après la mort du collégien, dont les proches dénoncent des moqueries et insultes de la part d’autres élèves en raison de son homosexualité. Quatre de ses camarades de classe du collège Louis Armand de Golbey vont être jugés pour harcèlement.