Le tribunal de Lisieux (Calvados) se prononcera le 5 décembre sur la culpabilité ou pas du gendarme de la Garde Républicaine qui comparaissait cette semaine pour des sévices qu’il aurait infligés à plusieurs chevaux du poste de Saint-Arnoult près de Deauville entre août 2022 et février 2023. Le militaire de 41 ans, actuellement en arrêt maladie, conteste les faits. Le procureur a en tout cas requis contre lui quatre mois de prison avec sursis.
Pendant l’audience, la présidente du tribunal a dressé la liste des maltraitances que le prévenu aurait fait subir à cinq chevaux, selon des témoins directs parfois « choqués ». « Cardinal a été poussé avec le pic de la fourche, Enez a été frappé et insulté. » Ses collègues gendarmes sont parfois deux à avoir raconté la même scène.
Le prévenu, très discret pendant l’audience, a tout de même pris la parole pour dire sa passion des chevaux et de leur « bien-être » depuis son plus jeune âge et son « écœurement » face à ces accusations. Son avocat, Me Yves Jégo, dénonce lui une enquête partiale menée « par des gendarmes contre un gendarme. Cette procédure n’est fondée que sur des allégations sans preuve », a-t-il assuré.
Autant d’arguments que n’a pas entendus le procureur qui, en plus des quatre mois de prison avec sursis, a requis l’interdiction d’exercer l’activité de gendarme à cheval pendant trois ans, mais pas d’interdiction de détenir des animaux, sachant que le prévenu tient aussi un centre équestre.
Une claque sur les fesses d’une collègue
De leur côté, cinq associations de défense animale, dont la fondation Brigitte Bardot, qui s’étaient constituées parties civiles, dénoncent « un comportement abject, surtout de la part d’un militaire d’une institution qui fait l’honneur de la France ».
Elles réclament au total une dizaine de milliers d’euros de dommages et intérêts. Et l’affaire ne s’arrête pas là puisqu’une collègue du prévenu, à qui ce dernier aurait asséné « une claque sur les fesses », s’est également constituée partie civile. Sur ce volet de l’affaire le parquet réclame 135 euros d’amende pour violence sans ITT.