Jusqu’au bout de l’audience, ils auront nié leur responsabilité, de façon aussi maladroite qu’ils tentaient de s’introduire dans les habitations de l’Oise. Des repérages peu discrets, des coups de sonnette pour voir s’il y a quelqu’un à l’intérieur… Seckou, M., 23 ans et Faly M. 21 ans, n’étaient guère discrets dans leur façon d’opérer. C’est sans doute pour cela que sur les huit faits qui leur sont reprochés entre le 7 février et le 7 mars, cinq sont des tentatives de vol qui se sont soldées par de cuisants échecs.
C’est le cas pour cette tentative de vol dans une maison de La Chapelle-en-Serval, où les deux hommes sonnent avant d’escalader le portail. Ils sont mis en fuite par un ado de 15 ans qui a eu le temps de voir leurs visages avant qu’ils enfilent une cagoule et de relever la plaque d’immatriculation du véhicule à bord duquel ils ont quitté les lieux. Une voiture de location dans laquelle le duo sera contrôlé un peu plus tard.
Reconnu par sa petite amie sur les images des caméras
L’enquête entamée sur les deux jeunes parisiens, l’utilisation de deux voitures et l’étude de leurs téléphones portables vont les relier à d’autres vols ou tentatives, à Orry-la-Ville, Verneuil-en-Halatte, Chaumontel (95), Cauffry, Liancourt et deux faits à Bailleval. À chaque fois, les portables des deux hommes bornent aux endroits des cambriolagesce qui mène à leur interpellation en mai dernier. Après avoir demandé un délai pour préparer leur défense, le duo a passé un mois en détention provisoire avant de revenir devant les juges de Senlis ce lundi.
Les deux hommes placés en détention
Leurs explications n‘ont pas varié dans l’intervalle et tous deux prétendent toujours être étrangers aux faits qu’on leur impute. « Je ne suis jamais venu dans l’Oise, soutient Seckou. Et cette ligne téléphonique n’est pas à moi. » Le discours de son compère se place dans le même registre. « J’ai perdu mon téléphone début février. Les gens qui nous reconnaissent doivent se tromper. » Une erreur qui englobe la petite amie de Seckou, qui l’a formellement identifié dur les images de vidéosurveillance de la commune de Chaumontel, le jour du vol commis dans cette ville.
Autant d’éléments qui suffisent au substitut du Procureur pour réclamer 18 mois de prison ferme à l’encontre des deux jeunes Parisiens dont les casiers judiciaires sont déjà bien garnis, notamment en matière de vols. Le tribunal a suivi ses réquisitions, reconnu les deux hommes coupables et les a condamnés à 18 mois de prison ferme avec maintien en détention. Ils ont interdiction d’entrer en contact l’un avec l’autre pendant trois ans.
