L’incendie qui a frappé l’usine Lubrizol à Rouen le 26 septembre 2019 s’est très vraisemblablement déclaré sur le site de l’entreprise, et non chez son voisin, selon les conclusions d’une expertise complémentaire de l’accident industriel. Un précédent rapport d’expertise réalisé fin 2020 était parvenu aux mêmes conclusions.
« Les éléments complémentaires (…) et l’étude complémentaire apportée aux systèmes d’alarme et de détection nous permettent de confirmer la zone de départ de feu initialement retenue, sans toutefois pouvoir l’affiner davantage », écrivent les experts dans ce nouveau document. L’hypothèse privilégiée reste « un départ sur l’emprise de la société LZ », autrement dit Lubrizol, souligne ce rapport.
L’expertise initiale avait été demandée par le parquet de Paris qui avait ouvert une enquête sur cet incendie hors norme au cours duquel près de 10,000 tonnes de produits chimiques potentiellement toxiques ont brûlésur le site de Lubrizol et sur celui de son voisin Normandie Logistique. L’expertise complémentaire a été effectuée à la demande de l’instruction.
Les flammes venues du voisin ? « Une hypothèse très fortement minimisée»
« Le rapport d’expertise complémentaire ne confirme en aucun cas que l’incendie est parti côté Lubrizol », a réagi le groupe dans un communiqué transmis samedi. « Le rapport d’expertise complémentaire confirme les conclusions du premier rapport d’expertise : les experts confirment la zone de départ de feu (zone identifiée par les experts dans laquelle se trouvent NL Logistique et Lubrizol) ainsi que l’hypothèse privilégiée d’un départ côté Lubrizol. Il ne s’agit donc toujours que d’une simple hypothèse », estime le groupe.
La société Lubrizol affirme depuis le début que le feu trouve son origine dans la société voisine, Normandie Logistique, ce que cette dernière qualifie de « quasi impossible ». « La propagation de l’incendie de l’emprise Normandie Logistique vers Lubrizol est une hypothèse très fortement minimisée », écrivent les experts dans leurs conclusions complémentaires.
Les causes du sinistre n’ont quant à elles pas pu être formellement établies, plusieurs hypothèses étant considérées comme plausibles, notamment une « cause technique, qui pourrait être liée à une source d’énergie » ou une « cause liée à une intervention humaine ».
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L’expertise initiale relevait qu’il « ne peut être exclu de manière générale le cas d’une mauvaise manipulation ou action », citant par exemple les « mouvements d’un engin de manutention dans l’environnement de la zone d’intérêt ».
Les experts précisaient que « la détérioration accidentelle d’un conteneur, consécutive à une manœuvre d’engin, peut conduire à un départ de feu de son contenu ».
L’incendie n’a pas fait de victime le 26 septembre 2019 mais a provoqué un colossal panache de fumée noireet les parties civiles redoutent des conséquences à long terme sur la santé humaine et l’environnement.