Les investissements massifs du Maroc dans les infrastructures sportives, sanitaires, routières,.. génèreront à coup sûr un gain suffisant mais progressif vu la nature du projet, Coupe du Monde 2030. Cette compétition planétaire va non seulement placer le Maroc en tant qu’épicentre du tourisme international et des activités commerciales, mais aussi donner un sacré coup de fouet à son économie.
Le projet Coupe du Monde 2030 vise un retour sur investissement qui garantit des profits immédiats grâce aux retombées économiques mais aussi des profits conséquents étalés sur le moyen et long terme grâce aux infrastructures et au rayonnement du pays.
35 ans après sa première tentative, suivie de quatre autres, le Maroc a été choisi par le conseil de la FIFA pour co-organiser avec l’Espagne et le Portugal l’édition 2030 de la Coupe du Monde.
Elle ne sera pas seulement portée par les investissements et l’augmentation des flux touristiques pendant la Coupe du monde, mais aussi par la hausse des exportations de combustibles fossiles dans un contexte de demande croissante des nations européennes, » estime Bindi Patel, analyste de recherche économique chez GlobalData.
Six stades déjà opérationnels
Au lendemain de son échec à l’organisation du Mondial 2026, le Maroc avait annoncé son intention de concourir pour 2030. Sur le plan sportif, le Royaume Chérifien prévoit de construire son plus grand stade à Benslimane, en banlieue nord de Casablanca. Ce projet étalé sur trois ans, de 2025 à 2028, et coûtera cinq milliards de dirhams (460 millions euros), a annoncé le gouvernement marocain vendredi 20 octobre.
Six stades sont déjà opérationnels à Casablanca, Rabat, Marrakech, Agadir, Fès et Tanger. Ils seront modernisés pour accueillir la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de 2025 et le Mondial 2030. Ces travaux seront menés en deux phases d’ici 2028, avec un investissement global de 14 à 15,5 milliards dirhams (environ 1,4 milliards euros), d’après cette source.
Au total, l’organisation du Mondial devrait coûter 52 milliards de dirhams (4,8 milliards d’euros), prévoit Sogécapital Gestion, société de gestion d’actifs du Groupe Société Générale. La moitié de ce montant pourrait être amortie uniquement avec les retombées économiques durant le Mondial.
A titre comparatif, le Qatar a dépensé pas moins de 220 millions d’euros pour l’édition de 2022.
Les recettes touristiques devraient atteindre 11 milliards d’euros
Outre les stades et les centres de formation, les investissements attendus comprennent principalement le renforcement du réseau de transports, d’hôtellerie et de communications numériques, notamment le passage à la 5G. Ces investissements, poursuit l’étude de Sogécapital Gestion, dynamiseraient les secteurs de la construction, des services bancaires et du tourisme. A elles seules, les recettes touristiques devraient atteindre les 120 milliards de dirhams (un peu plus de 11 milliards d’euros) en 2030, selon Sogécapital Gestion.
L’infrastructure sanitaire, secteur en déficit, devrait également bénéficier d’investissements. Le Mondial est « un moyen d’accélérer le rythme de développement de notre pays », a affirmé Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football et du comité Coupe du monde-2030. « Notre pays a toujours été une destination pour les investisseurs, mais le rythme va s’accélérer », a ajouté Fouzi Lekjaa, également ministre délégué au Budget.
La Coupe du monde 2030 converge avec une ambition cruciale pour Rabat : atteindre au minimum un taux de croissance annuel de 6% d’ici 2035 pour enrayer les disparités sociales et territoriales dans le pays. Pour relever ce défi, esquissé dans un rapport officiel publié en 2021, le Maroc espère inverser l’équation des investissements, dont l’Etat soutient actuellement les deux tiers, en attirant les capitaux privés locaux et internationaux. (Avec AFP)