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Les Sierra-Léonais se rendent aux urnes lors d’élections générales sous haute tension

by Jamesbcn
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Les Sierra-léonais voteront samedi lors d’élections présidentielles et législatives très disputées, au milieu des appels internationaux à la paix et d’une crise du coût de la vie qui a contribué à déclencher des émeutes meurtrières l’année dernière.

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Le Pays d’Afrique de l’Ouestqui ne s’est jamais complètement remis économiquement d’une guerre civile de 1991-2002 et l’épidémie d’Ebola une décennie plus tarda encore été frappé par la pandémie de Covid et les retombées de la guerre en Ukraine.

Douze hommes et une femme sont en lice pour le poste le plus élevé, mais le président sortant Julius Maada Biole principal challenger est Samura Kamara du Congrès de tous les peuples (APC).

Les deux s’affronteront pour la deuxième fois consécutive après que Bio, du Parti populaire de la Sierra Leone (SLPP), a battu de justesse Kamara lors d’un second tour en 2018.

La hausse des prix des denrées alimentaires est un problème clé pour de nombreux électeurs dans ce pays d’Afrique de l’Ouest de huit millions d’habitants, dépendant des importations.

L’inflation en glissement annuel a atteint 43% en avril, selon les derniers chiffres officiels.

Bio et Kamara ont déclaré à l’AFP qu’ils donneraient la priorité à l’augmentation de la production agricole.

Allégeances régionales

Quelque 3,4 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales, dont 52,4% ont moins de 35 ans, selon un porte-parole de la commission électorale.

Le scrutin ouvre à 7h00 et se termine à 17h00 (17h00 GMT).

Les candidats présidentiels doivent obtenir 55% des votes valides pour une victoire au premier tour.

Le taux de participation a oscillé entre 76 et 87 % au cours des trois dernières élections.

Les électeurs éliront également les membres du parlement et des conseils locaux dans un système de représentation proportionnelle après un passage de dernière minute d’un système majoritaire à un tour.

En vertu d’une loi sur l’égalité des sexes récemment adoptée, un tiers de tous les candidats doivent être des femmes.

Un nouveau seuil de vote de 11,9% rendra difficile pour les indépendants et les partis minoritaires d’obtenir des sièges au parlement.

De nombreux Sierra-Léonais votent sur la base des allégeances régionales.

La majorité des habitants du sud et de l’est votent normalement pour le SLPP au pouvoir. La majorité des gens du nord et de l’ouest votent normalement pour l’opposition APC.

Les emplois et les avantages sont généralement perçus comme allant aux régions dont les politiciens sont au pouvoir.

Bio, 59 ans, ancien putschiste dans les années 1990, a défendu l’éducation et les droits des femmes lors de son premier mandat civil.

Kamara, 72 ans, ancien ministre des Affaires étrangères et des Finances, a fustigé la commission électorale pour parti pris présumé en faveur du parti au pouvoir.

Il fait face à un procès prolongé pour des allégations selon lesquelles il aurait détourné des fonds publics en tant que ministre des Affaires étrangères, une affaire qui, selon lui, est politiquement motivée.

Appel à un scrutin pacifique

Un sondage réalisé le 14 juin par l’Institut pour la réforme de la gouvernance (IGR), partenaire du groupe d’enquête panafricain Afrobaromètre, prévoit que Bio remportera 56 % des voix, dont 43 % pour Kamara.

Un autre sondage, réalisé par le journal Sierra Eye et deux groupes de données locaux, prévoit 38% pour le titulaire et 25% pour son principal challenger.

Les deux candidats ont encouragé jeudi soir leurs partisans à voter pacifiquement et de manière responsable.

Les élections sont suivies de près en Afrique de l’Ouest, une région récemment dominée par les coups d’État et les troubles.

Un groupe d’ambassadeurs étrangers a publié mercredi une déclaration conjointe appelant à la paix à la suite d’informations faisant état d'”agressions” liées aux élections.

Les forces de sécurité ont affronté des partisans de l’APC mercredi dans la capitale Freetown.

Amnesty International et Reporters sans frontières ont appelé les autorités à protéger la liberté d’expression et la liberté de la presse pendant les élections.

Août dernier, les émeutes ont fait au moins 27 civils et six policiers morts.

Les campagnes de désinformation en ligne ont contribué à la violence.

(AFP)

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