Les électeurs maliens ont approuvé à une écrasante majorité les modifications de la constitution lors d’un référendum, marquant une étape clé dans les plans déclarés de la junte au pouvoir pour rétablir un régime civil, ont révélé vendredi des résultats provisoires.
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L’armée a fait le projet Constitution une pierre angulaire pour la reconstruction de Maliqui fait face à la propagation du djihadisme et à une crise profonde aux multiples facettes.
Quatre-vingt-dix-sept pour cent des référendum des votes ont été exprimés en faveur des changements, a indiqué l’autorité électorale.
La participation électorale a été estimée à 39,4 % dans les pays enclavés Sahel pays aux prises avec un djihadiste de 11 ans insurrection.
Les opposants au plan estiment que le vote visait à maintenir les colonels au pouvoir au-delà de l’élection présidentielle prévue en février 2024, malgré leur engagement initial de remettre le pouvoir aux civils après les élections.
La nouvelle constitution renforcera le rôle du président, un changement qui a suscité des attentes selon lesquelles le chef de la junte, le colonel Assimi Goita a l’intention de concourir pour le poste.
Les changements donneront également une place de choix aux forces armées et mettront l’accent sur la “souveraineté”, le mantra de la junte au pouvoir depuis son arrivée au pouvoir en 2020.
Le vote a été entravé dans de nombreuses villes du centre et du nord du pays, soit par crainte d’attaques djihadistes, soit par des désaccords politiques.
Président plus fort
Le Mali est sous régime militaire depuis août 2020, lorsque des officiers de l’armée ont été irrités par l’incapacité à faire reculer les djihadistes qui ont chassé le président élu du pays, Ibrahim Boubacar Keita.
L’homme fort du pays, Goita, est un colonel des forces spéciales.
Il a d’abord nommé un civil comme président par intérim, mais l’a expulsé lors d’un deuxième coup d’État en 2021 et est lui-même entré au poste le plus élevé.
Sous la pression du bloc régional ouest-africain CEDEAOGoita s’est engagé à rétablir un gouvernement civil en mars 2024 après avoir mis en œuvre ce que la junte considère comme des réformes institutionnelles cruciales.
En vertu des changements constitutionnels, le président « déterminera les politiques de la Nation », un rôle attribué au gouvernement en vertu de la constitution actuelle du pays, qui date de 1992.
Le chef de l’État aura le droit d’embaucher et de licencier le Premier ministre et les membres du cabinet, et le gouvernement sera responsable devant lui et non devant le parlement comme c’est le cas actuellement.
D’autres clauses prévoient l’amnistie pour les auteurs de coups d’État antérieurs, réforment le contrôle des finances publiques et obligent les députés et les sénateurs à déclarer leur richesse dans le but de lutter contre la corruption.
La constitution de 1992 a souvent été critiquée pour avoir créé un État central faible incapable de lutter contre les crises sécuritaires, de développer les infrastructures et de répondre à d’autres besoins.
Mais son remplacement proposé a été critiqué par les critiques comme un outil pour consolider l’emprise de la junte.
Les autorités au pouvoir ont défendu les réformes comme indispensables à la refonte de l’État malien qu’elles entendent mener à bien.
paramilitaires russes
Dans le nord agité du pays, des groupes armés qui avaient auparavant combattu le gouvernement de Bamako mais signé un fragile accord de paix avec lui en 2015, ont entravé le référendum de dimanche.
Dans les endroits de leur région où le vote a eu lieu, le bourrage des urnes était répandu, ont-ils déclaré.
Personnalités religieuses influentes, dont un imam éminent Mahmoud Dickose sont également plaints que la nouvelle constitution conservait une clause définissant le Mali comme un État laïc.
Le référendum a coïncidé avec une confrontation entre le Mali et les Nations Unies sur l’avenir de la mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali, qui dure depuis une décennie.
Deux jours avant le vote de dimanche, la junte a appelé le Conseil de Sécurité de l’ONU pour retirer les 15 000 hommes Force de la MINUSMA immédiatement, disant que la mission avait échoué dans sa tâche d’assurer la sécurité. Le mandat de la MINUSMA expire le 30 juin.
L’armée au pouvoir s’est également brouillée avec Franceallié traditionnel du Mali, qui a retiré ses troupes après que le pays a tissé des liens étroits avec le kremlin et fait venir des paramilitaires russes.
(AFP)